SOBICAIN

Centro Bíblico San Pablo

SOBICAIN / Centro Bíblico San Pablo

L’Hellénisation du proche-orient

Une crise cependant se préparait, qui allait saper les fondements mêmes de la conscience religieuse, et c’était l’invasion progressive de l’hellénisme — disons, de la culture grecque. Dans le siècle qui suit la mission de Néhémie, la culture grecque était entrée avec le monde du commerce; une bonne part des grandes familles juives s’étaient mises au service des princes, et sans renier la foi yahviste, elles avaient passablement perdu la conscience de leur identité comme peuple de Dieu. En fait, elles s’étaient perdues purement et simplement dans le monde des affaires et de la banque, que ce soit avec les souverains égyptiens, ou avec les groupes arabes de Palestine, ou encore avec les Nabatéens, champions du trafic international. L’une d’elles, celle des”Tobias”, s’était fermement opposée à Néhémie, et elle était apparentée aux grands-prêtres. Deux siècles plus tard, au temps des Maccabées, ces grandes familles, toujours liées au sacerdoce, seront aux côtés de l’oppresseur et prêtes à brader la foi et les pratiques, faisant figure de progressistes, face à des traditionalistes.

LA MACÉDOINE FAIT PARLER D'ELLE

La Grèce n’avait pas oublié les deux invasions perses menées sous les règnes de Darius en 490, et de Xerxès dix ans plus tard. Le siècle qui venait de s’écouler avait modifié le rapport des forces. Philippe II, roi de Macédoine, s’était imposé aux autres provinces; les machines de siège et l’efficacité de la Phalange garantissaient la supériorité de l’armée macédonienne, les mines d’or du mont Pangée assureraient le financement des opérations militaires. En 337 on décida de partir en guerre contre la Perse. Mais l’année, Philippe II fut assassiné et les confédérés se rebellèrent contre son fils Alexandre: comment pouvaient-ils accepter de se plier à l’autorité d’un jeune prince qui venait tout juste de fêter ses vingt ans? La riposte fut immédiate: le”jeune homme” montra aux vieilles cités d’Athènes, de Thèbes et du Péloponnèse de quel bois il se chauffait.

LES CAMPAGNES D'ALEXANDRE

Alejando Magno en la batalla de Isos contra Darío III CodománTout étant rentré dans l’ordre, Alexandre passa les Dardanelles (334) avec une armée de 30 000 fantassins et 5 000 cavaliers et trouva devant lui les satrapes d’Asie Mineure coalisés pour lui barrer la route. La victoire resta entre ses mains. Passant par Gordion pour y trancher le fameux”nœud gordien”, il descendit sur la côte par les Portes Ciliciennes, écrasa de nouveau l’armée de Darius III Codoman à Issos, s’empara de Tyr au terme d’un siège de sept mois et gagna l’Égypte où il se fit reconnaître comme le légitime héritier des Pharaons et fils du dieu Zeus-Ammon. Chemin faisant, il avait laissé à l’un de ses généraux, Parménion, le soin d’occuper la Palestine; seule, Samarie, résidence du satrape gouverneur de la province, opposa une véritable résistance.

LA VICTOIRE ET LA MORT

Toujours à la poursuite de Darius, le conquérant traversa les plaines de l’Euphrate et du Tigre. Vainqueur des Perses à Gaugamèles (331), il franchit en vainqueur les portes de la prestigieuse Babylone, gravit les pentes du plateau iranien, s’empara de Suse et inscrivit Persépolis et Pasargades au nombre des cités soumises. Le jeune prince se lança ensuite à la poursuite de Bessos, le satrape qui prétendait récupérer à son profit les derniers lambeaux de l’empire de Darius, assassiné par les siens. Cette nouvelle chevauchée allait le conduire jusqu’aux berges de l’Indus.

Las de tant de campagnes les hommes d’Alexandre se mutinèrent et l’obligèrent à retourner vers les plaines de Mésopotamie. Et tandis qu’il commençait à organiser cet empire nouvellement conquis et à tenter la symbiose des Macédoniens et des Perses, la fièvre le terrassa à Babylone: on était en Juin 323 et le prince n’avait pas encore fêté son trente-troisième anniversaire.

L'EMPIRE DÉCHIRÉ

Alexandre à peine mort, ses amis d’enfance et ses compagnons d’armes se partagèrent l’empire et commencèrent à s’entredéchirer. Après l’assassinat d’Olympias, mère d’Alexandre, celui de Roxane, son épouse, et de son fils, les querelles se prolongèrent plus de quarante ans. Lorsque la paix revint enfin, trois dynasties se partageaient l’ancien empire d’Alexandre: les Antigonides gardaient la Macédoine, les Séleucides se retrouvaient à la tête d’un empire allant de l’Asie Mineure à la Mésopotamie; l’Égypte, la Phénicie et la Palestine formaient le royaume des Lagides.

La communauté de Jérusalem relevait donc maintenant de l’autorité égyptienne. On comprend que la colonie juive d’Alexandrie, primitivement formée de Judéens fuyant l’invasion chaldéenne, se soit alors augmentée de nombreux éléments nouveaux attirés par la croissance économique d’une ville promue maintenant au rang de capitale royale. Beaucoup parmi ces Juifs avaient perdu l’usage de l’hébreu: ils avaient adopté la langue d’Alexandre qui s’était peu à peu imposée après le passage du conquérant. C’est dans ces jours-là que l’on commença à traduire en grec le texte de la Loi, puis de fil en aiguille d’autres textes de l’Ancien Testament. Le résultat de ce travail considérable accompli par les scribes alexandrins est passé à la postérité sous le nom de traduction de la Septante. Cette version dans la langue courante du temps mettait en évidence une réalité nouvelle: les juifs de la Diaspora s’ouvraient à la culture hellénistique et prenaient de plus en plus de poids dans le Judaïsme.

SÉLEUCIDES ET ROMAINS

Pérgamo – Altar de Zeus, en la acrópolisAu même moment, en Syrie, Antiocus III inaugurait une politique agressive après s’être allié avec Philippe V de Macédoine, aussi ambitieux que lui, pour agrandir leurs territoires respectifs. Le Macédonien s’était emparé de plusieurs villes relevant du royaume de Pergame; il s’en prenait ensuite aux cités grecques du sud de la côte égéenne, et menaçait finalement Athènes et Rhodes. De son côté Antiocus III avait élargi considérablement son territoire en Asie Mineure. Les deux compères se préparaient maintenant à faire main basse sur l’Égypte. Les pays menacés demandèrent l’appui de Rome et furent immédiatement exaucés. Titus Quinctius partit en campagne contre Philippe V et le vainquit à Cynocéphales (197). Les Séleucides n’avaient pas été touchés directement: Antiocus III s’était donc permis d’enlever encore la Palestine aux Ptolémées (198). Au départ, le nouveau maître se montra tolérant vis-à-vis de la Communauté juive et lui accorda même un certain nombre de privilèges comme en témoigne un édit du roi adressé au nouveau gouverneur de la région de Jérusalem.

Le répit que Rome laissa aux Séleucides fut de courte durée: deux défaites successives, aux Thermopyles en 191 et à Magnésie du Sipyle l’année suivante, conduisirent Antiocus III à signer la paix humiliante d’Apamée. Ses possessions en Asie Mineure lui étaient retirées pour être données à Rhodes et à Pergame alliées de Rome. Rome entrait donc au Moyen Orient; après avoir réduit la puissance séleucide, elle réorganiserait à son profit l’Asie Mineure tout entière.

ANTIOCUS IV ÉPIPHANE

Antiocus III mourut laissant deux f ils dont l’un, Séleucus IV Philopator monta sur le trône de son père, tandis que l’autre était retenu comme otage à Rome. Le nouveau roi obtint la libération de son frère en échange de son propre fils Démétrius; il régna une douzaine d’années au terme desquelles il fut assassiné par son ministre Héliodore. L’oncle alors souffla le trône au neveu: Antiocus se fit introniser sous le nom d’Antiocus IV Épiphane. Ce coup d’état divisa les classes dirigeantes. À ces ferments internes de division s’ajoutait maintenant la présence toujours plus pesante de Rome: par le traité d’Apamée, les Séleucides avaient perdu la partie occidentale de leur empire, et s’ils avaient annexé la Palestine il leur fallait compter avec l’Égypte, non point qu’elle fut redoutable, mais parce qu’elle avait l’appui de Rome.

LE SACRILÈGE

Los partidarios de Matatías se refugiaron en el desierto de Judá donde hay muchas grutasC’est ce que l’on vit en 168: Antiocus se mit en campagne contre l’Égypte; il y triompha sans peine de l’armée dépêchée contre lui par Ptolémée VI Philométor. Antiocus savourait déjà sa victoire lorsqu’un émissaire du Sénat romain, Popilius Lænas, lui remit un ultimatum: il lui fallait quitter l’Égypte sur le champ s’il ne voulait pas avoir affaire avec Rome. Antiocus préféra l’humiliation à la défaite probable, et regagna ses terres. L’argent étant le nerf de la guerre, Antiocus eut recours à une méthode qu’il avait déjà expérimentée. Tous les temples possédaient un trésor: le roi fit main basse sur celui du Temple de Jérusalem. La colère des juifs n’ayant pas tardé à se manifester, Antiocus riposta par une violente persécution contre tous ceux qui restaient attachés à la Loi: il profana le Lieu Saint, interdit le culte israélite, lui substituant celui de Zeus Olympien, et envoya ses officiers dans les campagnes pour contraindre quiconque à se plier à ses volontés. C’est alors qu’un groupe de résistants se forma autour du prêtre Mattathias et bientôt la rébellion prit l’allure d’une guerre d’indépendance.

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