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Centro Bíblico San Pablo

SOBICAIN / Centro Bíblico San Pablo

Au temps de Rome

MAIN-MISE DE ROME SUR DE PROCHE-ORIENT

Depuis quelques années l’empire romain en pleine expansion avait pris pied au Moyen Orient. Mais au même moment, à Rome, se manifestaient des rivalités de pouvoir qui allaient conduire la République à sa fin. Les divergences de vue entre parti conservateur et parti populaire aboutirent à des luttes sanglantes et des bannissements innombrables durant six ans (88-82). De nouvelles brouilles opposèrent Sylla à Pompée: Sylla s’inquiétait de la promotion trop rapide du jeune général qu’il avait pourtant lancé lui-même.

De nouveau l’Orient menaçait Rome: les barbares Thraces s’infiltraient en Macédoine; aux frontières de la Bithynie, Mithridate s’agitait de nouveau avec l’appui de son gendre, le roi d’Arménie; enfin les pirates établis sur la côte sud de l’Asie Mineure interceptaient les navires chargés du blé d’Égypte pour l’approvisionnement de la capitale. Pompée était bien le mieux placé pour faire face à ce triple péril, mais le Sénat le redoutait. On finit par céder aux exigences du jeune général qui réclamait pour remplir sa mission le haut commandement sur la marine et les troupes de terre jusqu’à 70 km en retrait des côtes: Pompée partait avec 500 navires et 20 légions sous ses ordres.

POMPÉE EN ORIENT

Fuente que adorna la puerta monumental del Agora de SIDE, una de las madrigueras de los piratas En moins de trois mois Pompée mit un terme aux courses des pirates et détruisit leurs villes repaires; il réorganisa ensuite cette région dont il fit la Province de Cilicie (67).Puis il triompha de Mithridate et transforma son royaume en Province romaine du Pont. Il se tourna alors vers la Syrie. L’empire séleucide en décadence était une proie facile pour les Parthes; s’ils se rendaient maîtres du couloir Syro-Palestinien, ces ennemis traditionnels de Rome se donnaient une porte ouverte sur la Méditerranée et coupaient du même coup la route terrestre reliant l’Égypte aux provinces romaines d’Asie Mineure. L’enjeu était de taille; Pompée envoya donc Æmilius Scaurus pour se rendre compte de la situation. Lorsque le légat arriva en Palestine, il se prononça pour Aristobule dans le conflit qui l’opposait à son frère. Bien informé par son émissaire, le général romain marcha sur la Syrie et s’y installa sans coup férir; il en fit une province romaine. Il prolongea ensuite sa course vers Jérusalem: Antipater, Hyrcan II et Arétas de Nabatène d’une part, Aristobule II de l’autre, vinrent solliciter son arbitrage. Comme Pompée tardait à se prononcer, Aristobule le prit de vitesse et gagna Jérusalem où il s’enferma. Aussitôt Pompée donna ordre à Arétas de regagner sa Nabatène, puis il marcha sur Jérusalem où Aristobule et ses hommes s’étaient enfermés. Au terme d’un siège de trois mois, il s’empara de la ville: ce fut un carnage. Comme indifférent à ce drame, Pompée fit le tour du temple en curieux et se permit d’entrer jusque dans le Saint des Saints. Comme aux jours de Nabukodonozor où la destruction du Sanctuaire était apparue comme la punition des infidélités d’Israël, un tel sacrilège était aujourd’hui pour les hommes pieux de Jérusalem un châtiment divin, qui sanctionnait la conduite scandaleuse des grands prêtres asmonéens.

UNE REDISTRIBUTION DES CARTES

Columnata del foro elíptico de Gerasa (actualmente Jerash)

Pompée réorganisa la région: il confirma Hyrcan dans sa charge de grand prêtre, mais limita son autorité à la Judée, la Galilée, et la Pérée en Transjordanie. Il lui retira les villes de la plaine côtière placées désormais sous l’autorité directe du pouvoir provincial, accorda l’autonomie juridique à la Samarie, et réunit dans une même confédération les cités de Abila, Kanata, Hippos, Gadara, Dion, Pella, Amathonte, Gérasa, Philadelphie, et Scythopolis (la seule située en Cisjordanie): cette confédération de dix villes libres prit le nom de Décapole (Mc 5,20). Pompée confia à Æmilius Scaurus le gouvernement de l’ensemble du territoire syro-palestinien et repartit à Rome en 61, précédé par Aristobule et ses deux fils qu’il y avait envoyés en otages: seul Alexandre, l’aîné parvint à s’échapper; il revint en Palestine où il tenta de reprendre le pouvoir à son oncle Hyrcan. Mais Gabinius procurateur de Syrie, ami de Pompée l’assiégea dans sa forteresse de l’Alexandrion et l’obligea à la reddition. Peu après Aristobule et Antigone, son fils cadet, s’enfuirent de Rome et tentèrent de renverser Hyrcan: eux aussi furent assiégés par Gabinius, cette fois dans la forteresse de Machéronte, et capitulèrent.

Durant ce temps Gabinius redécoupait les territoires confiés à Hyrcan par Pompée en cinq districts qu’il plaça sous l’autorité directe de la province et c’est alors que Sepphoris devint chef-lieu du district de Galilée.

ENTRE POMPÉE ET CÉSAR, ANTOINE ET OCTAVE

Rome était au bord de la guerre civile. Le conflit qui éclata entre César et Pompée poussa ce dernier à chercher refuge en Orient où il avait ses partisans. Durant tout ce temps Hyrcan et son fidèle Antipater restèrent aux côtés de Pompée, mais au lendemain de la bataille de Pharsale (48), quand Pompée vaincu s’enfuit en Égypte où il devait être finalement assassiné, ils surent changer de camp et apportèrent leur appui à César dans sa campagne d’Égypte. César se montra reconnaissant: il accorda des privilèges importants à la Communauté Juive, donna à Hyrcan le titre d’ethnarque et d’allié des Romains, et nomma Antipater procurateur de Judée. Celui-ci en laissa le gouvernement à son fils Phasaël, tandis qu’un second fils, le futur Hérode le Grand, né à Ashkelon en 73 av. J.­C., se voyait confier en 47 la Galilée.

Devenu ainsi tétrarque de la Galilée, il révéla son caractère soupçonneux, autoritaire et violent par la manière dont il réprima la révolte d’Ézéquias. Quelque temps plus tard il fit assassiner l’instigateur du meurtre de son père Antipater et mit en fuite Antigone, fils cadet d’Aristobule qui tentait de nouveau de reprendre pied en Palestine. Reconnaissant d’avoir repoussé son ennemi, Hyrcan lui fit épouser en seconde noce Mariamne, descendante de la dynastie royale par son père Aristobule.

ENTRE ROME ET LES PARTHES

L’assassinat de César en 44 avait une fois de plus brouillé les cartes. Dans un premier temps Antoine et Octave s’étaient alliés pour reprendre l’Orient aux assassins de César; Octave et Antoine se partageaient l’empire: Octave gardait l’Occident, Antoine l’Orient. Profitant de l’absence de ce dernier, retenu en Égypte auprès de sa belle Cléopâtre, les Parthes attaquèrent. Aussitôt Antigone prit leur parti et leur apporta le soutien de ses partisans. Entrés en vainqueurs à Jérusalem, les Parthes couronnèrent Antigone roi de Judée, prirent au piège Hyrcan et son fils Phasaël et les déportèrent à Babylone. Là, ils coupèrent les oreilles de Hyrcan, le rendant par cette infirmité définitivement inapte à remplir la charge de grand prêtre. Quant à Phasaël, il se suicida en captivité.

Hérode ne s’avoua pas vaincu et mit à profit les trois années de règne d’Antigone à Jérusalem pour préparer son retour. Ayant essuyé de la part des Nabatéens de Pétra une fin de non-recevoir, il rechercha et gagna facilement l’appui de Rome qui voyait en lui un homme capable de reprendre la province aux Parthes. En 40, il avait en poche le décret du Sénat le nommant roi de Judée. Au terme de trois année de lutte laborieuse, faite de victoires et de défaites: en 37, Jérusalem était prise, le pillage de la ville fut terrible, mais désormais Hérode avait les mains libres pour asseoir son règne. Antigone captif fut envoyé à Antioche et exécuté.

DE NOUVELLES VOLTE-FACE

Petra: desfiladero del Siq

Mais dans le même temps Octave et Antoine étaient devenus ennemis. Octave obtint du Sénat une déclaration de guerre contre Antoine et Cléopâtre et la défaite de ces derniers à la bataille d’Actium (31) fit d’Octave le maître de la situation.

Soucieux de rétablir l’ordre et la paix, Octave accepta la soumission des partisans d’Antoine qui revenaient vers lui: Hérode fut du nombre et dans une scène grandiloquente que Flavius Josèphe décrit admirablement, le nouveau roi des Juifs vint faire amende honorable, jetant à terre une couronne qu’il n’était, disait-il, plus digne de porter… Il s’en retourna, finalement couronné par Octave lui-même. Hérode reçut encore Jéricho et les villes de la plaine côtière, qu’Antoine avait cédées à la reine d’Égypte.

ROME: VERS LE POUVOIR ABSOLU

Escalera del Templo de Augusto en Samaria

La crise politique et sociale qui minait Rome depuis le début du siècle, les guerres civiles, le délabrement des institutions, avaient lassé la société romaine et le plus grand nombre attendait que se lève enfin l’homme providentiel qui mettrait un terme au chaos. Convaincu d’être celui que tous espéraient, Octave ne négligea rien pour assumer cette responsabilité. Cependant Rome avait ses traditions et ses phobies: il ne fallait pas qu’une marche vers un pouvoir absolu et personnel puisse laisser croire que l’on revenait au temps des rois: l’assassinat de César était un sévère avertissement pour quiconque pensait s’aventurer sur cette piste. Octave s’avança donc à pas feutrés sur la voie du pouvoir absolu, dans le respect le plus strict, apparemment, des institutions républicaines, se faisant presque prier d’accepter honneurs et pouvoirs qu’on lui conférait.

En 43, Octave est proclamé Imperator par ses légions après une première victoire sur Antoine, et en 40, il joint ce titre à son nom de façon définitive; en 29, il est proclamé Sauveur de l’état et l’on édifie en son honneur un arc de triomphe sur le forum; en 28, on lui décerne le titre de Princeps senatus qui lui donne le droit de s’exprimer le premier dans les débats du Sénat; le 16 Janvier 27 un décret lui confère le titre d’ Auguste (c’est-à-dire: Divin), qu’il gardera désormais comme surnom.

Octave ne néglige pas la carte religieuse: les dieux ne sont pas étrangers aux malheurs des hommes, mais ils ne le sont peut-être pas non plus à leur salut. Toujours est-il qu’Octave se sait prédestiné: il est neveu du Divin Julius (Jules César) et sa mère, selon certains, descend de la déesse Vénus par son père. Il est donc tout désigné pour recevoir un certain nombre de dignités sacerdotales: il est élu Pontifex Maximus en 12 av.J.­C.

LA RÉFORME D'AUGUSTE

Auguste renonce à faire de nouvelles conquêtes: il lui importe davantage d’affermir les frontières et de pacifier les provinces en rébellion. Dans le cadre d’une vaste réforme, il retire à l’autorité du Sénat un certain nombre de provinces, habituellement les provinces à risques ou d’annexion plus récente: celles-ci seront gouvernées par un légat qui dépend exclusivement de l’empereur. Ce sera un jour le cas de la Syrie-Judée. Le légat est assisté d’un procurateur pour les questions financières et fiscales.

À côté des provinces, Rome contrôle un certain nombre de”royaumes alliés”: l’empereur y fait et défait les rois selon son bon vouloir et se réserve d’y intervenir lorsque les intérêts ou la sécurité de l’empire sont menacés. Le royaume d’Hérode le Grand relève de ce dernier statut.

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