SOBICAIN

Centro Bíblico San Pablo

SOBICAIN / Centro Bíblico San Pablo

Archéologie

Il est inutile de dire à quel point les fouilles archéologiques ont enrichi notre connaissance du passé. Peu à peu, des villes anciennes qui n’étaient qu’un nom dans un atlas biblique retrouvent un visage: c’est ici le soubassement d’un rempart ou d’une porte de ville, un peu plus loin les fondations d’un temple ou d’un palais; dans le musée attenant au site, des statuettes, des vases en céramique datés et mis en corrélation avec tel ou tel évènement qui a marqué l’histoire de cette cité. Aussi, ce ne sont plus des « pierres » que nous visitons, mais l’histoire d’un peuple que nous découvrons derrière et grâce à ces vestiges patiemment exhumés et traduits par les archéologues. Ce travail, cette science aux disciplines multiples qui viennent éclairer le contexte historique de la Révélation, date aujourd’hui de plus d’un siècle.

LES PIONNIERS

Il y a 150 ans, Edward Robinson et Eli Smith se livrent en Palestine à la recherche et à l’identification des sites bibliques. Leurs investigations patientes, le questionnement des populations arabes qui habitent alors le pays, leur permettent de dresser des listes de sites antiques. La conservation des noms de lieux anciens à travers les siècles et parfois les millénaires est due au fait que depuis ces temps si éloignés le pays a été peuplé de sémites, dont les idiomes malgré leur évolution parfois divergentes ont gardé les racines primitives.

En 1865, la Palestine Exploration Fund est créée et le capitaine anglais Charles Warren est chargé par elle d’entreprendre des fouilles à Jérusalem. Si les méthodes du jeune officier font sourire aujourd’hui, elles témoignent cependant de sa volonté et de celle de la société qui le mandate de mettre au jour les vestiges enfouis du passé.

FLINDERS PETRIE (1853-1942)

Une double intuition allait faire de Flinders Petrie, travaillant en cette fin du 19 ème siècle sur le tell El-Hesi pour le compte de la Palestine Exploration Fund, le père de l’archéologie palestinienne. D’un même coup, il mettait en évidence l’intérêt de l’ouverture d’une « tranchée stratigraphique » et l’importance de la poterie comme instrument de la datation des diverses couches archéologiques retrouvées. Son intuition fut décisive pour la suite. Un tell étant – en simplifiant à l’extrême – une superposition de villes, chacune reconstruite sur les ruines de la précédente, on pouvait légitimement penser qu’en ouvrant sur le flanc du tell une tranchée verticale, on verrait apparaître sur la coupe de la tranchée les vestiges superposés des diverses villes qui s’étaient succédées là.

Quant à l’industrie de la poterie, qui devait précéder de près de 2 000 ans la première métallurgie, Flinders Petrie pressentait qu’elle avait varié selon les âges et les régions permettant ainsi de distingue r et de dater les diverses couches dans lesquelles elle avait été relevée. La réalité allait bien vite apparaître beaucoup plus complexe: la reconstruction d’une ville sur les ruines d’une cité plus ancienne avait pu se faire après une période d’abandon plus ou moins longue, les fondations d’un édifice nouveau pouvaient s’imbriquer dans des éléments architecturaux plus vieux, le réemploi par de nouveaux constructeurs de pierres précédemment travaillées était fréquemment repéré. Pour la poterie, des influences culturelles étrangères avaient pu s’exercer sur un artisanat local et aboutir à des formes composites ou bâtardes; l’activité commerciale, les déplacements de population avaient certainement emporté des poteries bien loin de leur lieu d’origine: il appartenait donc aux archéologues du 20 ème siècle de vérifier et d’affiner les intuitions de Flinders Petrie.

UNE RECHERCHE PLURIDISCIPLINAIRE

Aujourd’hui, la «céramique » est étudiée de très près et sous de multiples aspects. La constitution de la pâte (son origine minérale, sa préparation, les techniques de travail et de cuisson), la forme et la décoration de l’objet (le galbe, les méthodes de décoration, les matières utilisées, le graphisme) sont autant d’éléments qui permettent au spécialiste de dater la poterie, d’en déterminer l’origine géographique et souvent l’usage.

L’architecture possède également ses critères d’analyse: matériau utilisé, taille des pierres, agencement des structures, travail des éléments décoratifs… Il faut citer encore l’épigraphie (étude des documents gravés ou écrits) et, pour des périodes plus récentes, la numismatique (étude des monnaies). Aux données fournies par ces diverses disciplines, s’ajoutent pour la datation des terrains ou des restes humains, animaux ou végétaux, les analyses de la méthode devenue célèbre du Carbone 14.

Une des grandes figures de l’archéologie palestinienne au lendemain de la seconde guerre mondiale allait faire progresser les méthodes de travail: en 1952, Miss Kathleen Kenyon appliquait à Jéricho une technique de fouille mise au point huit ans plus tôt par Mortimer Wheeler. Après un relevé topographique et un piquetage orienté de la zone de travail, on découpe le terrain en carrés de 4 m de côté, laissant entre eux une banquette d’1 m de large. Chaque carré est exploré méthodiquement, chaque vestige (morceau de poterie, monnaie, élément de construction…) soigneusement repéré. Cette méthode, elle aussi, s’est affinée avec la pratique; mais elle reste aujourd’hui la base de la conduite des fouilles archéologiques.

LE «CARBONE 14»

Cette méthode de datation a été mise au point par le chimiste américain Willard Frank Libby en 1947, qui a découvert le processus de formation de cet isotope du carbone dans l’atmosphère. A la suite de leur pénétration dans la couche d’air qui entoure la terre, des protons d’origine galactique donnent naissance à des neutrons qui dans un premier temps se fixent sur les molécules d’oxygène et d’azote de l’air pour contribuer ensuite à la production du carbone 14; ainsi le gaz carbonique fixé par les cellules chlorophylliennes des végétaux supérieurs contient-il en quantité infinitésimale certes (0,00000000012%) mais cependant mesurable, du carbone 14. Avec ses quatorze neutrons regroupés autour de ses six protons, il se distingue du Carbone 12, présent majoritairement dans l’atmosphère (98,89%), et du Carbone 13 également présent, mais de façon très minoritaire (1,108%).

Ce carbone est radio-actif; tant qu’ils sont en vie, un cycle de formation et de désintégration maintient dans les végétaux chlorophylliens une radio-activité constante, mais, quand ils sont morts, la radioactivité décroît de moitié tous les 5568 ans. En mesurant en laboratoire la perte de radioactivité du carbone présent dans les cellules chlorophylliennes des végétaux, on obtient la date à laquelle ils ont cessé de vivre. Les animaux n’ont pas la faculté des végétaux d’assimiler le Carbone, mais comme les végétaux sont la source alimentaire des herbivores, le carbone qui n’a pu être assimilé directement se fixe alors sous forme de calcaire dans les os ou les tissus où il peut être analysé.

Dans la réalité, les choses sont plus complexes, mais la prise en compte de certains paramètres, mieux connus aujourd’hui, permet une datation relativement précise, pour des restes d’êtres vivants ne remontant pas au-delà de 40 000 ans.

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