SOBICAIN

Centro Bíblico San Pablo

SOBICAIN / Centro Bíblico San Pablo

La Bible des Peuples

Le pain de vie : la multiplication

1 Après cela, Jésus alla sur les bords de la mer de Galilée, du côté de Tibériade. 2 Une foule nombreuse le suivait, car elle voyait les signes miraculeux qu’il opérait sur les malades. 3 Jésus monta sur la colline, et là il s’assit avec ses disciples. 4 La Pâque, la fête des Juifs, était proche.

5 Jésus, donc, leva les yeux et vit cette grande foule qui montait vers lui. Alors il dit à Philippe : “Où allons-nous acheter des pains pour qu’ils aient à manger ?” 6 Jésus disait cela pour voir comment Philippe allait réagir, car lui savait ce qu’il allait faire.

7 Philippe lui répond : “Même avec deux cents pièces d’argent, le pain ne suffirait pas pour que chacun en ait un morceau.” 8 Un des disciples de Jésus, André, le frère de Simon-Pierre, dit alors : 9 “Il y a là un garçon avec cinq pains d’orge et deux poissons : nous voilà bien pour nour rir toute cette foule !” 10 Mais Jésus dit : “Faites asseoir tout ce monde.”

Il y avait beaucoup d’herbe à cet en droit et les hommes s’assirent ; ils étaient environ cinq mille.

11 Jésus donc prend les pains et rend grâce, puis il en donne à ce monde qui s’est mis à l’aise, et il leur donne de même du poisson, autant qu’ils en veulent. 12 Quand ils ont tous mangé à leur faim, Jésus dit à ses disciples : “Ramassez les morceaux qui restent, il ne faut rien perdre.” 13 On les ramasse donc et on remplit douze corbeilles avec les débris des cinq pains d’orge, tout ce qu’on n’avait pas mangé.

14 A la vue du signe que Jésus venait de faire, les gens commencèrent à dire : “Cet homme est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde !” 15 Jésus comprit qu’ils allaient l’enlever pour le proclamer roi ; alors, une fois de plus, il les laissa et s’en alla tout seul dans la montagne.

16 En fin de journée les disciples descendirent vers le rivage. 17 Il faisait déjà nuit et Jésus n’était toujours pas là avec eux. Ils montèrent donc dans une barque, cherchant à traverser la mer en direction de Capharnaüm, 18 mais la mer était déchaînée car le vent soufflait très fort. 19 Quand ils avaient déjà ramé quatre ou cinq kilomètres, ils virent Jésus qui s’ap prochait de la barque : il marchait sur la mer et les disciples eurent vraiment peur.

20 Mais lui leur dit : “C’est moi, ne craignez pas.” 21 Et comme ils voulaient le prendre dans la barque, au même mo ment la barque toucha terre à l’endroit vers lequel ils se dirigeaient.

22 Le lendemain, la foule qui était restée de l’autre côté de la mer se rendit compte qu’il n’y avait pas eu d’autre barque que celle-là et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples : ils étaient partis seuls. 23 Cependant des bateaux étaient arrivés de Tibériade près de l’en droit où l’on avait mangé le pain lorsque le Seigneur rendit grâces. 24 Lorsque tous ces gens virent que Jésus n’était pas là, et ses disciples non plus, ils montèrent sur ces bateaux à la recherche de Jésus, et ils vinrent à Capharnaüm.

25 A peine l’eurent-ils trouvé sur l’autre bord du lac qu’ils lui dirent : “Rabbi, Maître, comment es-tu venu ?”

26 Alors Jésus leur répond : “En vérité, en vérité, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu à travers les signes, mais parce que vous avez eu du pain et que vous avez bien mangé. 27 Travaillez, non pas pour la nourriture qui disparaît, mais pour la nourriture qui demeure et qui devient vie éternelle. C’est le Fils de l’Homme qui vous la donnera ; c’est lui que Dieu le Père a marqué de son sceau.”

Le pain de vie : croire au Fils de Dieu

28 Alors on lui dit : “Pour travailler aux œuvres de Dieu, que devons-nous faire ?” 29 Et Jésus leur répond : “L’œuvre de Dieu, c’est que vous ayez foi en celui qu’il a envoyé.” 30 Ils lui disent : “Que fais-tu, quel signe avons-nous vu pour que nous croyions en toi ? Qu’es-tu ca pable de faire ? 31 Nos pères ont mangé la manne dans le désert, comme dit l’Ecri ture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel”.

32 Jésus leur répond : “En vérité, en vérité, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain descendu du ciel. 33 Celui qui descend du ciel et donne la vie au monde, c’est lui le pain de Dieu.”

34 “Seigneur, donnez-nous donc ce pain.” 35 Et Jésus leur répond : “Je suis le pain de vie : celui qui vient à moi n’aura jamais faim, celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif. 36 Mais vous avez vu et vous n’avez pas cru : cela, je vous l’ai déjà dit.

37 Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et je ne rejetterai pas celui qui vient à moi. 38 Car je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais pour faire la volonté de celui qui m’envoie. 39 Voi ci ce que veut celui qui m’a envoyé : que je ne perde rien de ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. 40 Oui, c’est la volonté de mon Père : quiconque voit le Fils et croit en lui doit vivre de vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour.”

41 Les Juifs commencèrent à protester parce que Jésus avait dit : “Je suis le pain qui est descendu du ciel.” 42 Ils disaient : “Nous connaissons son père et sa mère, n’est-ce pas ? Il n’est que Jésus fils de Joseph. Et maintenant il vient nous dire qu’il est descendu du ciel !”

43 Jésus leur dit ceci : “Ne protestez pas entre vous. 44 Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; moi, alors, je le ressusciterai au dernier jour. 45 Il est écrit dans les livres des prophètes : Tous seront enseignés par Dieu. C’est ainsi que vient à moi celui qui a entendu et s’est laissé instruire par le Père. 46 Car personne, bien sûr, n’a vu le Père ; un seul a vu le Père, celui qui vient d’auprès de Dieu.

47 En vérité, en vérité, je vous le dis : celui qui croit vit de vie éternelle.”

Le corps du Christ, pain de vie

48 “Je suis le pain de vie. 49 Vos pères ont mangé la manne dans le désert, mais ils sont morts. 50 Voici maintenant le pain qui est descendu du ciel, celui qui en mange ne meurt pas. 51 Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra pour toujours. Et ce pain que je donnerai, c’est ma chair livrée pour la vie du monde.”

52 Les Juifs commencèrent à se diviser. Ils disaient : “Cet homme va-t-il nous donner à manger de la chair ?” 53 Jésus leur dit : “En vérité, en vérité, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. 54 Celui qui mange ma chair et boit mon sang vit de vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour.

55 Ma chair est vraiment nourriture, et mon sang est vraiment une boisson. 56 Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. 57 De même que je vis par le Père, car le Père qui m’a envoyé est vivant, de la même façon celui qui me mange vivra par moi. 58 Voici le pain qui est descendu du ciel. Ce ne sera pas comme pour vos pères qui ont mangé, et ensuite ils sont morts : celui qui mange ce pain vivra pour toujours.”

Allez-vous me laisser, vous aussi ?

59 Voilà ce que Jésus a dit dans la synagogue, quand il enseignait à Capharnaüm. 60 Après l’avoir entendu, bon nombre de ses disciples dirent : “Ce langage est dur à accepter, qui voudra l’écouter ?”

61 Jésus savait en lui-même que ses disciples protestaient ; il leur dit : “Tout cela vous scandalise ? 62 Que direz-vous lorsque vous verrez le Fils de l’Homme remonter où il était auparavant ? 63 C’est l’Esprit qui fait vivre, la chair ne sert de rien ; les paroles que je vous ai dites sont esprit, et elles sont vie. 64 Mais certains d’entre vous ne croient pas.”

Jésus savait en effet dès le début quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui allait le trahir. 65 Et il ajouta : “Voici la raison pour laquelle je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui a pas été donné par le Père.”

66 Ce jour-là beaucoup de disciples firent marche arrière et cessèrent de le suivre. 67 Jésus dit alors aux Douze : “N’allez-vous pas partir, vous aussi ?” 68 Pierre lui répondit : “Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle, 69 et nous, nous croyons et nous savons que tu es le Saint de Dieu.”

70 Jésus leur dit : “N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les Douze ? et pourtant l’un de vous est un démon.” 71 Jésus parlait de Judas, fils de Simon Iscariote. C’est lui, l’un des Douze, qui allait livrer Jésus.

  • Evangile selon Saint Marc 6,34
  • Evangile selon Saint Matthieu 14,13
  • Evangile selon Saint Luc 9,10
  • Evangile selon Saint Marc 6,32
  • Evangile selon Saint Matthieu 5,1
  • Evangile selon Saint Jean 21,9
  • Le Deutéronome 18,15
  • Evangile selon Saint Jean 18,36
  • Evangile selon Saint Matthieu 4,11
  • Evangile selon Saint Marc 6,45
  • Evangile selon Saint Marc 1,35
  • Evangile selon Saint Marc 6,45
  • Evangile selon Saint Matthieu 14,27
  • Isaïe 55,2
  • Evangile selon Saint Jean 4,14
  • Evangile selon Saint Luc 11,29
  • Les Psaumes 78,24
  • Esdras 16,4
  • Les Nombres 11,7
  • Evangile selon Saint Jean 4,15
  • Evangile selon Saint Matthieu 6,11
  • Le Livre des Proverbes 9,1
  • L´Ecclésiaste (Qohélet) 24,29
  • Isaïe 55,1
  • Evangile selon Saint Matthieu 11,27
  • Evangile selon Saint Jean 11,24
  • Evangile selon Saint Marc 6,3
  • Evangile selon Saint Luc 4,22
  • Evangile selon Saint Matthieu 16,17
  • Isaïe 54,13
  • Jérémie 31,33
  • Premier Lettre aux Thessaloniciens 4,9
  • Evangile selon Saint Jean 1,18
  • Evangile selon Saint Jean 7,29
  • Evangile selon Saint Matthieu 26,6
  • Evangile selon Saint Luc 22,19
  • Les Nombres 14,29
  • Evangile selon Saint Jean 15,4
  • Evangile selon Saint Luc 4,22
  • Evangile selon Saint Jean 6,41
  • Evangile selon Saint Jean 3,11
  • Deuxieme Lettre aux Corinthiens 3,6
  • Lettre aux Galates 6,8
  • La Bible 15,45
  • Evangile selon Saint Jean 13,11
  • Evangile selon Saint Luc 28,28
  • Evangile selon Saint Luc 9,18
  • Evangile selon Saint Marc 1,24
Jn 6,1

Voir Mc 6,30.

19. Jésus sur la mer : une très belle image. Il n’en faut pas plus pour que les esprits rationalistes, insensibles par ailleurs à de nombreux autres témoignages de l’histoire, n’y voient que de la littérature. Le texte dit : “vingt ou trente stades” et le stade fait près de 200 mètres.

22. Voir en Mc 6,45.

26. C’est le point de départ du discours où Jean nous donne, comme dans les chapitres précédents, l’interprétation et le développement prophétiques des gestes et paroles de Jésus.

Jésus ne parle pas de voir des signes ou des miracles, il reproche à l’assistance de ne pas avoir vu à travers les signes. Et justement Jean va nous dire ce qu’il fallait voir à travers les signes. Car Jésus ne pouvait pas dire aux Juifs à ce moment tout ce que nous lisons dans ce chapitre, mais il a sûrement commenté Dt 8,3 pour passer du pain à la nourriture qui demeure.

Jn 6,28

Ici commence la première partie du discours : Jésus donne le pain et il est le pain. Rappelons le sens biblique de la multiplication du pain. Une foule, toujours sous alimentée, s’est reconnue dans les promesses de Dieu : le pain donné à tous en abondance, sans oublier la viande et les vins (Is 25,6).

Autrefois, lorsque les Israélites erraient dans le désert et manquaient de tout, Dieu leur avait donné un aliment providentiel, la manne (Ex 16 ; Nb 11). Mais si Dieu n’est que notre bienfaiteur, si l’on va toujours à lui pour lui réclamer quelque chose, on finit par être des quémandeurs ; c’est à peine si on le remercie, et on recommence à se plaindre. C’était déjà arrivé avec les Israélites : après avoir reçu la manne, ils s’étaient révoltés et ils étaient morts dans le désert.

C’est pourquoi le don de Dieu est différent. Le pain qui descend du ciel n’est pas quelque chose, mais Quelqu’un.

29. Cette partie du discours est amorcée par une question des Juifs : Quelles sont les œuvres que Dieu attend de nous ? Jésus leur répond : L’œuvre que Dieu attend de vous c’est de croire. Le Père n’exige pas “les œuvres” d’une loi religieuse, mais la foi. L’œuvre de Jésus consiste à nous ressusciter ; notre œuvre à nous est de croire en celui que le Père envoie.

Il ne faut pas interpréter trop vite le pain comme figure de l’eucharistie : ce sera l’objet de la troisième partie du discours, à partir de 6,48. Ici le pain est “ce qui sort de la bouche de Dieu”, et c’est à la fois la Parole de Dieu et le Fils descendu du ciel, qui se fait l’aliment spirituel et la source de vie du croyant.

32. Jésus change le sens de descendu du ciel. N’oublions pas que jusqu’au temps de Képler et de Galilée, le ciel au-dessus de nos têtes ne faisait qu’un avec le ciel où Dieu réside. La manne tombait du ciel, mais Jésus vient du Ciel. Jésus oppose les vrais miracles, tout aussi bien que les miracles dont nous rêvons, et ce qui est authentiquement de Dieu. Les seuls biens qui comptent sont l’éternité et la résurrection, et nous ne les avons qu’en lui.

37. Tout ce que le Père me donne vient à moi. Même dans l’Église il y a des fidèles de toute sorte, et seuls ceux auxquels le Père a accordé cette grâce trouveront les chemins du Christ contesté et humble. Quand nous aurons dit toute l’importance des sacrements et des bonnes œuvres, il ne faudra pas oublier cette affirmation de Jésus : aucun de nos efforts ne remplacera l’élection par le Père, lequel nous appelle à connaître son Fils selon la vérité.

42. Luc situe cette même objection dans la synagogue de Nazareth (Lc 4,22). Une chose est de croire aux prophètes du passé honorés après leur mort, autre chose est de reconnaître les messagers contemporains et contestés de Dieu, surtout lorsque le messager de Dieu est un simple charpentier.

C’est toujours aussi vrai : beaucoup croient en la Bible ou au Christ, mais peu écoutent les voix qui appellent à la pauvreté et au refus des idoles.

Il nous dit qu’il est descendu du ciel. Jésus, certainement ne l’avait pas dit aussi crûment, mais il l’avait insinué de mille manières que les trois autres évangiles ont tenu à rappeler.

43. Ne protestez pas entre vous. La Bible utilise le verbe “protester”ou “murmurer” dans l’Exode : les Israélites se méfiaient de Dieu et critiquaient constamment les décisions de Moïse (Ex 15,24 ; 16,2 ; 17,3).

Jn 6,43

Tous seront enseignés par Dieu. L’alliance célébrée au mont Sinaï avait donné les lois et obligations religieuses qui devaient éduquer la conscience du peuple juif. Mais ensuite les prophètes avaient ouvert la perspective de temps nou veaux où Dieu enseignerait chacun de ses fidèles comme il l’avait fait pour eux (Is 54,13 ; Jr 31,34 ; Jl 3,1). Jésus rappelle ces promesses, mais il donne une précision. Il ne s’agit pas de révélations données par Dieu un peu à tout le monde, mais de l’appel mystérieux qui nous conduit à Jésus. Du Père nous vient une attitude nouvelle : tout chercher en Jésus ; et en Jésus, parfait miroir de Dieu, nous découvrons la volonté du Père sur nous. Jésus est “la” Parole de Dieu. En lui le Père nous a tout dit et désormais les révélations les plus authentiques ne peuvent que nous renvoyer à lui.

Jn 6,48

48. Il doit être clair que Jésus n’a pas dit ces paroles aux bonnes gens de Capharnaüm ; dans cette seconde partie du discours, Jean donne à ses lecteurs et à nous-mêmes une interprétation des paroles de Jésus tout entière tournée vers le sacrement de l’Eucharistie.

Tout ce que l’Église enseigne sur l’Eucharistie n’est que la conséquence de la foi dans le Fils de Dieu fait homme. La vie chrétienne est une adoration de Dieu en esprit et en vérité, mais le fait que le Fils de Dieu se soit intégré à la création en se faisant homme a permis que les éléments de la création soient ou deviennent porteurs des réalités divines.

L’Eucharistie est un rite humain, souvent célébré de façon trop humaine, mais cela n’empêche pas que les offrandes et les célébrants soient pris à ce moment dans le mystère de Dieu. Qu’est-ce que le corps et le sang de Jésus ressuscité ? C’est pour nous un mystère, mais le corps évoque l’union de tous dans le Christ ; le sang évoque la vie.

L’Eucharistie, célébration de la Cène du Seigneur, (la “messe”, comme nous disons souvent) est l’expression la plus forte de notre union à Dieu dans le Christ.

48. Jésus fait appel à notre capacité de croire, car la présence de la vie éternelle n’est pas sentie habituellement. Elle est pourtant l’objet d’une expérience, et celui qui a mûri dans la foi et la vie sacramentelle sait reconnaître en lui-même, et plus encore chez d’autres, bien des transformations qui, pour être discrètes, n’en sont pas moins des richesses de très haut prix.

52. Les manuscrits anciens ont : “nous donner de la chair” et non “sa chair”. Jean cite les paroles mêmes des Israélites qui se méfiaient de Dieu dans le désert (Nb 11,4 et 18). Jean, qui aime les jeux de mots, leur donne ici un sens différent : pourquoi est-ce qu’un messager du ciel donnerait sa chair au monde quand nous avons besoin de quelque chose de spirituel ? Jésus répond au verset 63 : bien que cette chair paraisse un aliment terrestre, il s’agit vraiment de partager la vie du Christ ressuscité et transformé par l’Esprit. C’est la raison pour laquelle elle nous donne la vie (6,63).

Chair et sang : dans la culture hébraïque, l’expression désigne l’homme entier dans sa condition mortelle. Jésus veut que nous fassions nôtre tout son être humain dans sa condition humble et mortelle, et lui nous communique sa divinité. Il est évident que la communion ne prend tout son sens que si elle se fait sous les deux espèces du pain et du vin ; pour cela il n’y a eucharistie que si le célébrant, pour le moins, communie sous les deux espèces.

Jésus, le véritable agneau pascal (Jn 1,36), s’offre en sacrifice pour le péché du monde et par là porte à leur accomplissement les sacrifices pour le péché de l’Ancien Testament. “Accomplir”, c’est-à-dire donner la réalité là où l’on n’avait encore que l’ombre (He 10,5-6). Parmi les divers sacrifices que l’on offrait au Temple, il y avait ceux dits de communion : les fidèles mangeaient au cours d’un repas une part de la victime. Ils la mangeaient “devant Dieu” (Dt 12,18), s’unissant ainsi à leur Dieu à qui était consacrée la meilleure part de la victime.

58. Ce chapitre de Jean a rappelé qu’il y a un ordre. Le pain vivant, c’est le Christ lui-même ; ensuite, c’est sa parole, la parole de celui qui est la Parole. La communion n’a de sens, d’efficacité (s’il est permis d’employer ce mot) que si elle est donnée dans le cadre d’une Parole de Dieu que les croyants fréquentent régulièrement : la lecture et la méditation bibliques ; également grâce à des liturgies dans lesquelles ils peuvent l’entendre, l’intérioriser, la partager entre eux et la retenir.

Jn 6,59

Ce langage est dur à accepter. Comme on l’a dit en 6,48, ce n’est pas parce que Jésus aurait parlé de l’Eucharistie : il était impossible et sans utilité d’en parler dans ce contexte. Ce qui était en cause à Capharnaüm, c’était la personne même de Jésus et ses prétentions telles qu’on pouvait les deviner à travers ses façons d’être et de parler.

Cela ne lui suffisait pas qu’on l’écoute et qu’on croie ce qu’il disait, il fallait croire en lui. Beaucoup n’étaient pas prêts à faire le pas et Jésus ne le leur reproche pas : “Nul ne peut venir à moi si cela ne lui a pas été donné par le Père.

Jésus nous dit pourquoi il est venu : Le Fils de Dieu est descendu à nous pour ensuite remonter où il était auparavant. Il est venu de Dieu pour nous donner la vie même de Dieu qui nous ramènera jusqu’au sein du Père (Jn 14,12). Le Fils de Dieu est maintenant revêtu de notre chair transfigurée par l’Esprit. Le premier de notre race est arrivé jusqu’à Dieu. Quand le Fils de Dieu est entré dans la gloire du Père, il portait sur ses épaules la création tout entière qu’il voulait renouveler et consacrer.

Même si en apparence la vie continue comme avant, nous devons croire qu’un autre monde, qui est le vrai, s’est fait présent. L’Esprit est à l’œuvre à l’intérieur des tourbillons qui agitent et secouent la masse humaine. Le Christ est à l’œuvre invisiblement pour consacrer ce monde ; il fait que l’humanité atteigne sa maturité en passant par d’innombrables crises et d’innombrables morts qui préparent une résurrection.

Les auditeurs de Jésus ne pouvaient pas comprendre (6,61) le mystère du Fils de Dieu qui a voulu s’humilier et se dépouiller de sa gloire divine. De même, nous avons du mal à croire en l’œuvre divine qui se réalise au milieu de nous : cette humanité si irresponsable et que Dieu aime, cette Église si indigne avec laquelle pourtant Dieu réalise son plan ; cette histoire si désespérante qui cependant prépare le banquet du Royaume.

63. Dans la culture hébraïque, chair et sang indiquent le monde “d’en bas” où les hommes s’agitent et qui ne peut communiquer avec Dieu. L’eucharistie par contre contient le corps ou la chair du Christ ressuscité. C’est une réalité transformée par l’Esprit, transfigurée, et qui agit de façon spirituelle.

68. De nombreux disciples s’éloignent de Jésus, mais au nom de ceux qui restent, Pierre lui promet fidélité (voir Mt 16,13).

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