SOBICAIN

Centro Bíblico San Pablo

SOBICAIN / Centro Bíblico San Pablo

La Bible des Peuples

La foi d’un païen

1 Après avoir donné tout cet enseignement au peuple, Jésus rentra à Capharnaüm. 2 Le serviteur d’un officier était si malade qu’il était sur le point de mourir ; or cet officier l’estimait beaucoup. 3 Comme il avait entendu parler de Jésus, il envoya vers lui quelques Juifs importants pour lui demander de venir guérir son serviteur.

4 Arrivés près de Jésus, ceux-ci insistent : “Il mérite que tu fasses cela pour lui, 5 car il aime notre nation et c’est lui qui nous a construit la synagogue.”

6 Jésus part donc avec eux. Quand déjà il n’est plus loin de la maison, l’officier envoie d’autres amis pour lui dire : “Ne prenez pas tant de peine ! Qui suis-je pour que vous veniez sous mon toit ? 7 C’est pourquoi déjà je n’ai pas voulu aller moi-même vous chercher.

Dites seulement une parole et mon serviteur sera guéri ! 8 J’ai beau n’être qu’un subalterne, j’ai des soldats sous mes ordres et quand je dis à l’un : ‘Va !’ il va. A un autre je dis : ‘Viens !’, et il vient, et à mon serviteur : ‘Fais cela’, et il le fait.”

9 En l’entendant parler ainsi, Jésus était dans l’admiration. Il se tourna alors vers la foule qui le suivait et déclara : “Je vous le dis : même en Israël je n’ai pas rencontré une telle foi !”

10 Les envoyés s’en revinrent à la maison, ce fut pour y trouver le serviteur en parfaite santé.

Jésus ressuscite le fils d’une veuve

11 Un peu plus tard Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, c’était toute une troupe. 12 Comme il approchait de la porte de la ville, voici qu’on emportait pour l’enterrer, un fils unique dont la mère était veuve. Les gens de la ville, en grand nombre, l’accompagnaient.

13 A sa vue le Seigneur eut pitié d’elle ; il lui dit : “Ne pleure pas.” 14 Puis il s’ap procha et toucha le brancard : les porteurs s’arrêtèrent. Jésus dit alors : “Jeune homme je te parle : Lève-toi !” 15 Et voici que le mort se redresse, s’assoit et commence à parler. Et Jésus le rend à sa mère.

16 Une crainte religieuse saisit toute l’assistance ; ils louaient Dieu en ces termes : “Un grand prophète s’est levé parmi nous : Dieu a visité son peuple !”

17 C’est cela même qu’on entendait dire de lui par tout le pays des Juifs aussi bien que dans les régions voisines.

Jésus répond aux envoyés de Jean-Baptiste

18 Les disciples de Jean-Baptiste le tenaient au courant de tous ces événements. Il appela deux de ses disciples 19 et les envoya au Seigneur pour lui dire : “Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?”

20 Lorsque ces hommes arrivèrent près de Jésus, ils lui dirent : “Jean-Baptiste nous envoie vers toi pour te demander : Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?”

21 A ce moment même Jésus rendit la santé à bien des gens affligés de maladies, d’infirmités et d’esprits mauvais ; et il redonna la vue à plusieurs aveugles. 22 Puis il répondit aux envoyés : “Repartez dire à Jean ce que vous venez de voir et d’entendre : les aveugles retrouvent la vue, les éclopés marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts se réveillent et les pauvres entendent une bonne nouvelle. 23 Mais heureux particulièrement celui qui me voit si ce n’est pas pour sa chute !”

24 Lorsque les envoyés de Jean furent partis, Jésus commença à parler de Jean à la foule : “Que cherchiez-vous à voir quand vous alliez au désert ? Un roseau agité par le vent ? 25 Qu’alliez-vous voir ? Un homme avec des habits douillets ? Mais ceux qui portent des habits douillets et font les bons repas se trouvent dans les palais des rois ! 26 Alors, qu’alliez-vous voir ? Un prophète ? Oui, je vous le dis, et plus qu’un prophète ! 27 Car c’est de lui qu’il est écrit : J’envoie mon messager de vant toi pour qu’il te prépare le chemin.

28 Oui, je vous le dis, personne n’est plus grand que Jean parmi les fils de la femme. Et cependant le plus petit dans le Royaume de Dieu est plus grand que lui.

29 Tout le peuple est venu l’entendre, même les collecteurs de l’impôt : ils ont confessé leurs fautes et reçu le baptême de Jean. 30 Et quand les Pharisiens et les maîtres de la Loi ne se sont pas fait baptiser par lui, ils ont dit non à ce que Dieu leur demandait.

31 Comment donc vais-je dépeindre les hommes de la présente génération ? 32 Ils font penser à des gamins assis sur la place ; un groupe interpelle les autres : ‘Nous avons joué de la flûte pour vous et vous n’avez pas dansé. Et quand nous avons fait la lamentation, vous n’avez pas pleuré !’

33 Rappelez-vous Jean ; il ne mangeait pas de pain, il ne buvait pas de vin, et quand il est venu on a dit : ‘Il a un démon.’ 34 Et puis vient le Fils de l’Homme qui mange et qui boit, et l’on dit : ‘Voilà un mangeur et un buveur de vin, un ami des collecteurs de l’impôt et des pécheurs !’ 35 Mais les enfants de la Sagesse savent qu'elle a bien agi.”

Le Pharisien et la femme pécheresse

36 Un Pharisien avait invité Jésus à manger chez lui. Il entra dans la maison du Pharisien et s’allongea pour le repas. 37 Or dans cette ville il y avait une femme connue comme pécheresse. Sachant que Jésus était à table dans la maison du Pharisien, elle se procura un vase précieux rempli de parfum. 38 Elle se tenait en arrière, aux pieds de Jésus, et elle pleurait. Bientôt ses larmes commencèrent à inonder les pieds de Jésus. De ses cheveux elle les essuyait et les embrassait longuement puis elle y versait du parfum.

39 En voyant cela, le Pharisien qui l’avait invité se dit en lui-même : “Si cet homme était prophète, il saurait que celle qui le touche est une pécheresse ; il con naîtrait cette femme et comment elle est”.

40 Jésus prend alors la parole et lui dit : “Simon, j’ai quelque chose à te dire.” Et ce lui-ci de répondre : “Parle, maître !” 41 Jésus reprend : “Un homme a prêté de l’ar gent à deux clients, l’un lui doit cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. 42 Comme aucun des deux n’a de quoi lui rendre, il efface leurs dettes à tous les deux. Lequel, à ton avis, l’aimera davantage ?”

43 Simon répond : “Je suppose que c’est celui qui avait la plus grande dette.” Jésus lui dit : “Tu as bien jugé !” 44 Et se tournant vers la femme, il dit à Simon : “Tu vois cette femme. Je suis entré chez toi et tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds, mais elle, elle les a inondés de ses larmes et les a essuyés de ses cheveux. 45 Tu ne m’as pas embrassé ; mais depuis qu’elle est entrée, elle n’a pas cessé de m’embrasser longuement les pieds. 46 Tu ne m’as pas parfumé la tête, alors qu’elle a couvert mes pieds de parfum.

47 C’est pourquoi, je te le dis, ses péchés, ses nombreux péchés lui sont pardonnés, parce qu’elle a beaucoup aimé ! Mais celui à qui l’on pardonne peu, aime peu !”

48 Jésus dit alors à la femme : “Tes péchés sont pardonnés !” 49 Et les invités commencèrent à se dire les uns aux au tres : “Comment peut-il maintenant par donner les péchés ?” 50 Mais de nouveau Jésus s’adressa à la femme : “Ta foi t’a sau vée, va en paix.”

  • Evangile selon Saint Matthieu 8,5
  • Evangile selon Saint Matthieu 7,28
  • Evangile selon Saint Luc 13,28
  • Actes des Apôtres 10,28
  • Actes des Apôtres 10,2
  • Evangile selon Saint Luc 8,42
  • Evangile selon Saint Luc 9,38
  • Premier livre des Rois 17,10
  • Genêse 21,1
  • L´Exode 3,16
  • Evangile selon Saint Matthieu 11,2
  • Les Psaumes 118,26
  • Evangile selon Saint Jean 6,14
  • Evangile selon Saint Jean 11,27
  • Isaïe 29,18
  • Isaïe 35,5
  • Isaïe 61,1
  • Evangile selon Saint Luc 7,35
  • Evangile selon Saint Matthieu 11,7
  • Evangile selon Saint Matthieu 21,32
  • Evangile selon Saint Marc 9,13
  • Evangile selon Saint Luc 16,16
  • Evangile selon Saint Luc 1,15
  • Evangile selon Saint Matthieu 3,1
  • Evangile selon Saint Marc 1,1
  • Evangile selon Saint Luc 3,1
  • Evangile selon Saint Matthieu 11,10
  • Evangile selon Saint Marc 1,15
  • Evangile selon Saint Jean 1,21
  • Malachie 3,1
  • Evangile selon Saint Matthieu 21,28
  • Evangile selon Saint Matthieu 21,32
  • Actes des Apôtres 2,23
  • Evangile selon Saint Jean 7,20
  • Evangile selon Saint Matthieu 26,6
  • Evangile selon Saint Marc 14,3
  • Evangile selon Saint Luc 11,37
  • Evangile selon Saint Luc 14,1
  • Evangile selon Saint Marc 14,3
  • Evangile selon Saint Jean 12,3
  • Evangile selon Saint Jean 14,8
  • Genêse 18,4
  • Evangile selon Saint Matthieu 21,31
  • Evangile selon Saint Marc 5,21
  • Evangile selon Saint Luc 8,40
  • Evangile selon Saint Marc 10,52
  • Evangile selon Saint Luc 5,21
  • Evangile selon Saint Luc 8,48
Lc 7,1

Ce capitaine de l’armée étrangère avait su mériter l’estime des Juifs. Le plus étonnant n’était pas qu’il ait contribué à la construction de la synagogue mais que les Juifs aient accepté sa contribution. Cet homme connaissait les interdits de la Loi juive et n’osait donc s’adresser à Jésus : ne partageait-il pas le nationalisme ombrageux de certains ? Répondrait-il à la requête d’un officier romain ? C’est pourquoi il envoie à Jésus ses amis juifs.

Mais cela ne suffit pas à le tranquilliser : Jésus acceptera-t-il d’entrer chez un païen et de se rendre impur (Mc 7,14) ? C’est pourquoi le capitaine va plus loin : alors que les autres malades exigent que le maître les touche, car pour eux Jésus a le pouvoir d’un guérisseur, cet homme comprend que Jésus a le pouvoir même de Dieu et qu’il n’a pas besoin d’être près du malade ; il ne lui est pas plus difficile de donner de loin un ordre à la vie qui s’échappe.

Lc 7,11

11. Quoi qu’en pensent beaucoup de personnes, la Bible n’est pas riche en miracles si l’on excepte les récits de l’Exode qui sont très factices. Et l’on n‘y rapporte aucune résurrection hormis les deux ou trois que rappellent les traditions sur Élie et Élisée (1R 17,23 ; 2R 4,8) ; on en trouverait beaucoup plus, et bien attestées, dans l’histoire chrétienne.

13. La comparaison avec les résurrections contées au livre des Rois est instructive. Luc a montré son talent d’imitateur, une des formes de la rhétorique grecque. Mais il a vu la différence énorme qu’il y avait entre la façon de faire de ces deux prophètes et celle de Jésus, qui toujours agit en maître, et c’est pourquoi il dit ici : Le Seigneur.

Ailleurs reviendra cette comparaison de Jésus et d’Élie, spécialement en 9,27-62. Et la foule parle d’un grand prophète car, dans la Bible, il n’y avait pas d’autres antécédents que ces deux là.

Dieu a visité son peuple : il s’est souvenu de lui et est intervenu, comme en Gn 50,24 ; Rut 1,7 et Lc 1,68. Ici il est clair que pour Luc vient de se réaliser en la personne de Jésus la visite annoncée depuis des siècles.

Lc 7,18

Lorsque Luc a rédigé son Évangile, on pouvait encore rencontrer des disciples de Jean Baptiste, et pour eux Jésus n’avait été qu’un imitateur de Jean. L’Évangile rappelle que Jean s’est toujours considéré comme celui qui prépare une venue de Dieu, alors qu’avec Jésus Dieu vient en personne pour inaugurer une ère nouvelle.

Jean, dans sa prison, avait-il des doutes ? Rien n’est impossible, même s’il avait dit à certains que Jésus serait son successeur.

21. La réponse de Jésus est tirée de Is 61,1, le même texte qu’il a commenté dans la synagogue de Nazareth : Lc 4,18. Jésus montre les signes divins qui accréditent son message, les guérisons entre autres.

Ces guérisons étaient un signe de la libération que Jésus apportait : non pas le châtiment des mauvais, qui occupait une grande place dans la prédication de Jean-Baptiste, mais avant tout, une réconciliation capable de guérir un monde de pécheurs, de violents et de rancuniers.

22. Les pauvres entendent une bonne nouvelle. Voilà qui, aujourd’hui encore, mesure l’authenticité de notre évangélisation, et non pas la multiplication de nos aides ou la publication de documents sur notre amour pour les pauvres.

23. Le texte dit précisément : “Heureux celui qui ne se scandalise pas (qui n’achoppe pas) à cause de moi”. Heureux ceux qui ne doutent pas du salut du Christ après avoir vu les fruits de l’évangélisation. Heureux ceux qui, après avoir été attirés par lui, ne font pas marche arrière lorsque, tôt ou tard, il fait tout le nécessaire pour les déconcerter.

L’Évangile nous révèle une sagesse de Dieu qui à chaque instant nous déconcerte, comme on le redira en 7,35. Peu importe si le monde semble continuer à céder aux forces du mal ou si les loups sont nombreux dans l’Église, comme le disait saint Augustin. L’œuvre de Dieu se fait d’une façon que nul ne pouvait prévoir.

C’est ainsi que Jésus répond aux disciples de Jean, qui voudraient voir triompher la cause de Dieu. Ont-ils vu comment était Dieu ?

Lc 7,24

24. La plupart des disciples de Jean n’avaient pas reconnu Jésus. Il ne leur fait pas de reproches, mais il se présente ouvertement comme celui que Jean n’a fait que préparer.

Personne parmi les fils de la femme (ce qui veut simplement dire : personne) n’est plus grand que lui. Le peuple considérait Jean comme le plus grand personnage de son temps. Jésus reconnaît que Jean Baptiste portait en lui, et dans son message, tout le meilleur de l’Ancien Testament.

Le plus petit dans le Royaume est plus grand que lui, en ce sens que les disciples de Jésus entrent dans le Royaume que Jean ne faisait qu’annoncer. Jésus veut souligner la supériorité de sa propre mission sur celle de Jean et non la supériorité personnelle de ses disciples sur Jean.

Jean disait que chacun devait redresser sa vie. En revanche Jésus affirme que tous nos efforts ne sont rien tant que nous ne croyons pas en l’amour du Père. Les disciples de Jean jeûnaient ; ceux de Jésus sauront pardonner. Jean attirait au désert ceux qui savaient se détacher de leur confort ; Jésus vit au milieu des hommes et guérit leurs blessures.

30. On pouvait difficilement imaginer les gens bien prenant le chemin du désert, se mêlant à la foule des ignorants et se déshabillant dans le Jourdain. Mais si ç’avait été le chemin pour renaître ? Opposition entre la réaction du peuple et celle de ses élites. Il est bien vrai que Dieu s’ingénie à laisser dans l’ignorance les sages et les intelligents ; un jour ou l’autre toute la construction hiérarchique se retrouve sur un banc de sable et la vie est passée ailleurs

31. Le sens de cette comparaison est clair : ils font tout à contre temps. On en avait une première illustration dans les Nombres à propos du grand péché d’Israël au désert : Nb 14. C’est le malheur (ou la vocation) du peuple de Dieu que d’avoir été placé par lui sur un chemin où toujours Dieu se réserve l’initiative.

32. Ils reprochent à Jean son austérité et à Jésus son manque d’austérité. C’est qu’il n’y a pas “une” manière de servir Dieu, il n’y a pas “un” style de vie chrétienne. Jean a préparé le terrain pour la prédication de Jésus : aujourd’hui encore l’Évangile est écouté avec plaisir, mais non pris au sérieux, là où l’on ignore le repentir et le sacrifice. Aujourd’hui encore il n’y aura pas de nouvelle évangélisation si l’on ne remet pas en cause une culture et une société devenues stériles.

33. Il a un démon. La langue grecque et l’Évangile parlent souvent de “démons” pour un désordre psychologique ou une excentricité. Cela ne venait à l’idée de personne que Jean ait été possédé du démon.

Lc 7,36

Voici de nouveau un tableau où Luc a composé divers épisodes qui se complétaient pour faire ressortir ce que Jésus portait en lui de plus profond. Il y a d’abord le fait rapporté par les autres Évangiles lors du repas à Béthanie quelques jours avant la Passion (Mt 26,6 ; Mc 14,3 ; Jn 12,1). Là le repas a lieu chez un autre Simon (Mc 14,3) et le geste de la femme est le même. Le parfum versé sur la tête était un geste commun, mais sur les pieds c’était très étrange, et cela n’a pas dû se répéter : voir à ce sujet la note en Lc 8,2.

Si Luc a placé cette onction dans un cadre différent et à une époque antérieure, peut-être est-ce pour rappeler la conversion de cette Marie dite de Magdala et son entrée dans le groupe qui suivait Jésus. Mais il a vu aussi dans sa relation très spéciale avec Jésus une révélation du mystère même de Dieu fait homme.

Luc a déjà montré que Jésus s’opposait aux Pharisiens aussi bien qu’aux disciples de Jean, ici on en voit la raison profonde : ces hommes croyants et religieux ne pouvaient pas connaître le vrai Dieu parce qu’il leur manquait l’expérience de l’amour vrai.

Les Pharisiens n’aimaient pas être en dette avec Dieu parce qu’il leur coûtait d’être pardonnés, or, entre Dieu et nous, l’amour suppose toujours qu’on a été pardonné. Par ailleurs, Jésus souligne la capacité d’aimer de Marie, et les trois termes : Dieu, amour et Jésus sont ici inséparables. Un amour vrai et réciproque, humain mais en Dieu : il y avait bien là une révélation de Dieu.

Il n’y avait pas de femmes parmi les Pharisiens ni parmi les disciples de Jean, mais il y en aura auprès de Jésus : la grande lacune de l’Ancien Testament est réparée d’un coup. L’arrivée inattendue de Marie est la réponse au passage tout aussi imprévisible du Dieu Amour.

37. Cette femme n’est pas une prostituée, elle peut se permettre d’entrer chez le Pharisien. Elle est une pécheresse, c’est-à-dire qu’elle vit depuis un certain temps dans une situation irrégulière.

47. Celui à qui l’on pardonne peu… Ce n’est pas un texte de loi ! Beaucoup ont aimé passionnément Jésus, qui n’étaient pas de grands pécheurs. Mais Jésus ironise, s’adressant à un homme “très bien” : Simon, tu penses que tu dois peu, c’est pourquoi tu aimes peu.

Bien des interprètes n’ont pas compris ce qui était en jeu et ils ne pensent qu’à une logique du pardon ; aussi voient-ils une contradiction entre le v.42, où l’amour est fruit du pardon, et le début du 47 où c’est l’amour qui obtient le pardon. Alors ils tordent la grammaire et renversent les propositions pour faire dire à Jésus : “si elle aime, c’est parce que déjà elle devine que Dieu lui a pardonné”. Mais justement la suite dit le contraire : c’est Jésus qui, ensuite, donnera le pardon.

48. Jésus pardonne les péchés, tout comme en 5,20, et c’est le même scandale.

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