SOBICAIN

Centro Bíblico San Pablo

SOBICAIN / Centro Bíblico San Pablo

La Bible des Peuples

Le gérant malhonnête

1 Jésus dit encore aux disciples : “Quelqu’un de riche avait un intendant, et on vint lui rapporter que l’intendant dissipait ses biens. 2 Il l’appela et lui dit : ‘Qu’est-ce que j’entends dire de toi ? Donne-moi les comptes de ta gestion, car tu ne peux pas continuer de gérer mes biens.’

3 L’intendant se dit en lui-même : ‘Que vais-je faire, si mon maître me retire la gestion ? Bêcher la terre ? Je n’en ai pas la force. Mendier ? J’en aurais honte. 4 Eh bien, je sais ce que je vais faire : il y aura des gens pour m’accueillir chez eux quand j’aurai été renvoyé de mon poste.’

5 Il appelle donc un à un ceux qui doivent de l’argent à son maître. Il dit au premier : ‘Combien dois-tu à mon maître ?’ 6 Celui-ci répond : ‘Cent barils d’huile.’ L’intendant lui dit : ‘Prends ton reçu, assieds-toi et écris vite : cinquante.’ 7 Il dit à un autre : ‘Et toi, combien dois-tu ?’ Celui-là répond : ‘Cent mesures de blé.’ L’intendant lui dit : Prends ton reçu et écris : ‘Quatre-vingts.’

8 Le maître ne put qu’admirer cet intendant malhonnête, car il avait agi en homme sage. Oui, les fils de ce monde tirent plus de profit de leurs semblables que ne font les enfants de lumière. 9 Et moi je vous dis : Faites-vous des amis avec ce maudit argent, et quand il viendra à vous manquer, eux vous accueilleront dans les demeures éternelles.

10 Celui qui est digne de confiance dans de petites choses le sera pour de plus grandes ; celui qui est malhonnête pour de petites choses, le sera également pour de plus grandes. 11 Donc, si on ne peut compter sur vous pour ce maudit argent, qui vous confiera les vrais biens ? 12 Si on ne peut compter sur vous pour des choses extérieures, qui vous donnera ce qui est vraiment vôtre ?

13 Un serviteur ne peut pas rester à servir deux maîtres ; ou bien il détestera l’un et aimera l’autre, ou bien il soignera le premier et se moquera de l’autre. Vous ne pouvez pas servir Dieu et le Dieu-Argent.”

14 Les Pharisiens aimaient l’argent ; quand ils entendaient tout cela, ils se moquaient de lui. 15 Mais Jésus leur dit : “Vous, vous jouez les justes aux yeux des hommes, mais Dieu connaît votre cœur : ce qui s’élève haut chez les humains, Dieu l’a en horreur.”

16 La Loi et les Prophètes vont jus qu’à Jean. Depuis, c’est l’annonce du Ro yaume de Dieu, et chacun fait effort pour l’atteindre.

17 Pas un seul détail de la Loi ne tombera : il serait plus facile que passent le ciel et la terre.

18 Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre, est un adultère. Et celui qui épouse une femme renvoyée par son mari est aussi un adultère.”

Lazare et le riche

19 “Il y avait un homme riche qui s’habillait de pourpre et de lin fin et mangeait royalement tous les jours. 20 Un pauvre du nom de Lazare, tout couvert d’ulcères, était allongé à côté de sa porte. 21 Il aurait bien voulu se nourrir de ce qui tombait de la table du riche ; même les chiens venaient lécher ses ulcères. 22 Or le pauvre mourut et les anges l’emportèrent jusque dans le repli du manteau d’Abraham. Le riche aussi mourut et il eut un enterrement.

23 Comme il était au supplice dans le séjour des morts, il leva les yeux et aperçut de loin Abraham avec Lazare auprès de lui. 24 Alors il se mit à crier : ‘Père Abraham, aie pitié de moi et envoie-moi Lazare ! Qu’il trempe dans l’eau le bout de son doigt et qu’il vienne me rafraîchir la langue, car je suis au supplice dans cette flamme.’

25 Abraham répondit : ‘Mon enfant, souviens-toi que pendant ta vie tu as reçu toutes tes bonnes choses, et Lazare, lui, bien des maux. Maintenant il est ici consolé et toi torturé. 26 De plus, vois ce chaos formidable entre nous et vous : ceux qui voudraient passer d’ici vers vous ne le peuvent pas, et de même on ne peut traverser de là-bas vers nous.’

27 L’autre reprit : ‘Dans ce cas, père, envoie-le chez mes parents, 28 chez mes cinq frères ; qu’il leur apporte son témoignage pour qu’ils ne viennent pas eux aussi dans ce lieu de tortures.’ 29 Abraham répondit : ‘Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent !’ 30 L’autre lui dit : ‘Ils ne le feront pas, père Abraham, mais si un mort allait les trouver, ils se repentiraient !’

31 Abraham répondit : “S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, même avec la résurrection d’un mort on ne les convaincrait pas.”

  • Evangile selon Saint Luc 14,11
  • Evangile selon Saint Luc 18,14
  • Evangile selon Saint Luc 19,17
  • Evangile selon Saint Luc 12,15
  • Evangile selon Saint Matthieu 6,24
  • Evangile selon Saint Luc 11,41
  • Evangile selon Saint Luc 12,16
  • Evangile selon Saint Matthieu 5,31
  • Evangile selon Saint Matthieu 19,9
  • Evangile selon Saint Marc 10,11
  • Evangile selon Saint Matthieu 5,33
  • Evangile selon Saint Matthieu 11,12
  • Evangile selon Saint Matthieu 5,18
  • Evangile selon Saint Matthieu 5,32
  • Evangile selon Saint Matthieu 11,7
  • Evangile selon Saint Luc 7,24
  • Evangile selon Saint Matthieu 21,32
  • Evangile selon Saint Marc 9,13
  • Evangile selon Saint Matthieu 13,24
  • Evangile selon Saint Matthieu 5,17
  • Evangile selon Saint Matthieu 24,35
  • Evangile selon Saint Marc 13,31
  • Evangile selon Saint Luc 21,33
  • Evangile selon Saint Matthieu 24,32
  • Evangile selon Saint Marc 13,30
  • Evangile selon Saint Luc 21,32
  • Evangile selon Saint Matthieu 5,18
  • Evangile selon Saint Matthieu 19,1
  • Evangile selon Saint Marc 10,1
  • Evangile selon Saint Matthieu 5,32
  • Evangile selon Saint Matthieu 19,9
  • Evangile selon Saint Luc 6,24
  • Evangile selon Saint Matthieu 15,27
  • Evangile selon Saint Luc 23,43
Lc 16,1

Jésus ne se soucie pas de condamner la malhonnêteté de l’intendant ; il ne souligne que sa clairvoyance pour assurer son avenir : cet homme a compris à temps que les amis durent plus que l’argent.

C’est au verset 9 que nous trouvons le sens de la parabole. L’argent est le moyen de se faire des réserves. Il faut donc risquer et donner l’argent, et le temps et les efforts pour s’acquérir la reconnaissance de nombreux amis –les pauvres– plutôt que de mettre son espérance dans le compte en banque.

Les fils de ce monde et les enfants de lu mière : d’une part la catégorie de ceux dont toute l’attention est tournée vers les affaires, d’autre part ceux qui voudraient être les serviteurs de Dieu et de la vérité.

9. Nous traduisons par le maudit argent, là ou le texte dit : “le mamon injuste”. Mamon était le nom du dieu syrien de l’argent et des affaires ; on en disait beaucoup de mal, mais au fond on l’aimait bien. Jésus l’appelle injuste parce que le souci de ne pas en manquer nous empêche souvent d’être justes c’est-à-dire tels que Dieu nous veut.

12, L’argent est une chose que l’on acquiert et que l’on perd ; il ne peut pas s’intégrer à notre personne ; il ne fait donc pas partie des biens qui sont vraiment nôtres.

Lc 16,13

Plus que les autres évangélistes, Luc montre que la démarche chrétienne est incompatible avec l’amour de l’argent. Les Pharisiens pouvaient justifier leur amour de l’argent en citant la Bible. En effet, au début, la Bible semblait considérer la richesse comme la récompense donnée par Dieu à ceux qui lui plaisent et qui savent comment agir en ce monde. Mais avec le temps, on avait compris que l’argent présente des dangers et qu’il est souvent le privilège de ceux qui se détournent de Dieu (Ps 49 ; Job).

Il suffit parfois d’avoir une bonne situation pour se persuader qu’on a raison : c’est pourquoi les Pharisiens se sentaient autorisés à juger et à décider des choses de Dieu. Mais l’argent à son tour possède ceux qui le possèdent et même les cro yants en arrivent vite à approuver un ordre moral qui justifie leurs propres privilèges ; et on oublie les valeurs évangéliques de justice, d’humilité et de pauvreté. A la fin, c’est l’Église elle-même qui est méprisée de ceux qui cherchent Dieu.

Lc 16,16

16. Nous avons ici trois paroles de Jésus dont le seul point commun est qu’elles nous parlent de la Loi. La Loi, quand on ne parlait pas de telle ou telle loi, désignait la religion juive. Et si l’on disait : la Loi et les prophètes, c’était une façon de souligner la totalité de la révélation faite à Israël.

L’entrée dans le Royaume annoncé par Jésus est toujours coûteuse, même pour ceux qui sont croyants pratiquants et ceux qui déjà se sont “convertis” comme c’était le cas des disciples de Jean (voir Lc 7,24). Il est beaucoup plus facile de suivre des pratiques religieuses, de se plier à des lois et à des jeûnes, que de changer le regard sur Dieu et le fond du cœur.

17. Pas un seul détail ne tombera. Dans la Bible, une “parole qui tombe à terre”, c’est une façon de dire : une menace qui ne se réalise pas (1S 3,19). Jésus voit toute la révélation faite à Israël comme une annonce de ce que lui-même apporte (voir Mt 5,17-20).

18. Cette sentence de Jésus était l’une de celles qui paraissaient trop dures : elle allait contre la Loi et mettait tous les maris en difficulté. C’est la raison pour laquelle Luc la mentionne ici (voir Mt 5,32 ; Mc 10,11).

Jésus ne voyait pas là une obligation nouvelle et il ne condamnait pas le décret de Moïse, il se bornait à rappeler la loi du commencement, laquelle doit rester présente à nos yeux, quels que soient les accommodements que les sociétés humaines ont jugé sage d’établir et qu’elles ont modifiés selon les époques (Mc 10,5).

Lc 16,19

La parabole est facile à interpréter : une loi fatale fait que les riches vivent à part : logements, transports, loisirs, soins médicaux. Les murs que le riche construit autour de lui dans cette vie, deviendront à sa mort un abîme infranchissable. Celui qui accepte aujourd’hui cette séparation se retrouvera à jamais de l’autre côté.

Certains voudraient savoir quel péché avait condamné le riche à l’enfer. L’Évangile ne le dit pas, il suffit d’avoir montré son aveuglement ; comme il était un gros consommateur, il ignorait son prochain.

Le Lazare d’aujourd’hui est légion : il s’appelle tiers ou quart-monde. Des centaines de millions de Lazare qui ne sont pas des habitués du tourisme et de l’internet s’enfoncent dans la marginalisation jusqu’à ce qu’ils meurent de misère ou par suite de la violence née d’une vie déshumanisée.

Entre temps le riche est incapable de voir sa propre déshumanisation : il ne manque que Dieu dans la vie joyeuse qui lui cache sa mort inévitable et la désintégration de la société. Pourquoi n’a-t-il pas lu Moïse et les Prophètes, c’est-à-dire la Bible ?

19. Le texte dit qu’il était vêtu de pourpre et de byssus : la couleur la plus chère et le lin le plus fin.

21. Même les chiens: des animaux méprisés ; c’est un signe de l’humiliation du pauvre.

22. Le repli du manteau d’Abraham : une figure traditionnelle des justes de l’autre monde en attente de la résurrection.

23. Le texte dit : dans l’Hadès, un mot qui signifie précisément le séjour des morts. La parabole décrit l’au-delà tel que le concevaient les contemporains de Jésus ; dans l’attente de la résurrection des justes, les morts étaient confinés sous terre dans un pays mystérieux. Là des frontières infranchissables séparaient les domaines correspondant aux diverses catégories des âmes.

26. Non pas un gouffre, mais un chaos. C’est déjà vrai, tout effort entrepris par des pauvres ou par des riches pour rompre le désordre se heurte à un monde d’obstacles devant lesquels la sagesse humaine reste impuissante.

29. Jésus n’indique aucune solution concrète, il nous invite à faire de la Bible la source de notre sagesse ; alors sans doute nous découvrirons le moyen de réunir l’humanité, sachant que le salut est pour tous ou pour personne.

. Le texte dit : Des serviteurs “non nécessaires” ; ils ne sont pas inutiles, vu que Dieu compte sur leur travail, mais ils ne sont du nombre de ces professionnels qu’il est difficile de remplacer ; le patron pense qu’ils doivent être bien contents déjà qu’on leur ait “donné” du travail.

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