1 Un grand-prêtre est choisi d’entre les hommes pour les représenter dans les choses de Dieu, pour offrir leurs dons et les sacrifices pour le péché. 2 Il sera capable de comprendre les ignorants et ceux qui se trompent, car lui-même sent le poids de sa faiblesse. 3 Elle est cause qu’il lui faille offrir un sacrifice pour ses propres péchés, tout comme il en offre un pour les péchés du peuple.
4 Mais personne ne s’attribue cette charge : seulement celui qui est appelé par Dieu comme Aaron. 5 Ainsi le Christ ne s’est pas attribué à lui-même l’honneur d’être grand-prêtre. Il l’a reçu par cette parole : Tu es mon Fils. Moi, aujourd’hui, je t’ai donné la vie. 6 Et il est dit ailleurs : Tu es prêtre pour toujours dans la ligne de Melquisédek.
7 Quand il vivait sur terre, il a offert ses prières et ses supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort : ce fut là son sacrifice, fait de grands cris et de larmes, et son obéissance lui a valu d’être entendu. 8 Tout Fils qu’il était, il a appris à obéir dans la souffrance. 9 Et maintenant qu’il a acquis la perfection, il procure le salut définitif à ceux qui lui obéissent, 10 d’accord avec le titre que Dieu lui a donné : Grand-prêtre dans la ligne de Melquisédek.
11 Ce que nous voudrions dire à ce sujet risque d’être long et difficile, car vous êtes devenus lents pour comprendre. 12 Après tant d’années vous devriez être des maîtres, mais vous avez besoin qu’on vous rappelle les premiers éléments des paroles de Dieu. C’est du lait qu’il vous faut et non de la nourriture solide. 13 Si quelqu’un en est encore au lait, il ne peut entendre ce qu’est vivre selon Dieu : c’est un petit enfant. 14 La nourriture solide, par contre, est pour ceux qui sont déjà formés, ceux qui ont le sens intérieur exercé par la pratique et sont capables de reconnaître le bien et le mal.
Vous devriez être des maîtres (12). Il y a différentes étapes dans le développement de la foi. On ne peut pas recommencer à faire les premiers pas. Faire partie de l’Eglise pendant des années sans que progressent notre foi et notre expérience de Dieu, c’est vieillir et devenir incapable de progrès.
En peu de mots (6,1-3), cette lettre nous donne les bases de l’enseignement chrétien en ce temps :
Enseignement sur les baptêmes (2). C’était peut-être une exposition des différents chemins offerts aux hommes en recherche d’une religion. Il y avait des baptêmes juifs, le baptême de Jean et aussi le baptême chrétien. Mais c’était peut-être aussi une instruction sur le baptême et le don de l’Esprit. Pour nous, habituellement les choses sont claires : il y a un baptême, et ensuite, à la confirmation, nous recevons plus spécialement les dons de l’Esprit. Mais à cette époque, les choses n’étaient pas si évidentes : on parlait facilement de plusieurs baptêmes, baptême d’eau, baptême de l’Esprit.
L’imposition des mains (6,2). C’était le nom primitif de la confirmation.
Ces premières leçons faisaient ressortir le caractère dramatique de la vie humaine : il n’y a que deux chemins opposés qui aboutissent tous deux au jugement. Si quelqu’un ne se décide pas pour la route menant au Christ, il perd sa vie.
Une fois illuminés (4). Dans l’Eglise primitive, le baptême était souvent appelé “illumination”. Non seulement parce que les catéchumènes avaient été instruits dans la foi, mais aussi parce que cette foi accueillie avait renouvelé leur vue du monde et jusqu’à leur personnalité. D’ailleurs le Seigneur accorde souvent une expérience tangible de sa présence à celui qui entre dans l’Eglise après être entré de tout son cœur dans un chemin de conversion. La même expérience peut se retrouver chez ceux qui participent à des retraites.
Cette expérience sera évoquée à travers des figures grandioses en 12,18-24.
Ceux qui ont goûté le don surnaturel (4). A propos de ce terme, rappelons que, jusqu’à ces derniers siècles, tout le monde croyait que la terre était le centre de l’univers. Pour nos ancêtres, le ciel formait comme une voûte au-dessus de la terre, et au-delà de la voûte se trouvait le monde céleste. On pensait que Dieu y résidait avec ceux qui partagent sa gloire.
Ainsi, les choses supra-célestes étaient également surnaturelles au sens où nous le disons maintenant, c’est-à-dire divines. C’est pourquoi dans cette lettre nous disons surnaturel là où la lettre dit : supra-céleste (3,1 ; 8,5 ; 9,23 ; 11,16), parce qu’il s’agit de réalités divines dont nous faisons déjà l’expérience sur terre.
Une ancre jetée au-delà du rideau (19). Dans le Temple de Jérusalem, seul le grand-prêtre entrait dans le “Saint des Saints”, ou lieu très-saint, séparé de la salle antérieure par un rideau. C’est l’image du ciel, l’authentique saint des saints où Jésus seul est entré. Nous restons de l’autre côté, mais notre espérance est déjà au ciel : il ne s’agit pas d’une illusion humaine, mais d’un ardent désir qui nous vient de Dieu, incapable de nous tromper. Nous arriverons certainement là où nous avons mis notre espoir.