SOBICAIN

Centro Bíblico San Pablo

SOBICAIN / Centro Bíblico San Pablo

La Bible des Peuples

Le rouleau brûlé

1 Cette parole de Yahvé fut adressée à Jérémie en la quatrième année de Joïaqim fils de Josias, roi de Juda :

2 Prends un rouleau et écris dessus toutes les paroles que je t’ai adressées au sujet de Jérusalem et de Juda, et des autres nations, depuis le jour où j’ai commencé à te parler au temps de Josias jusqu’à ce jour. 3 Peut-être les gens de Juda prendront-ils au sérieux tout le mal que j’ai décidé de leur faire, et chacun renoncera à sa mauvaise conduite. En ce cas, je leur pardonnerai toutes leurs fautes et leurs péchés.

4 Jérémie fit donc venir Baruch fils de Nériya. Jérémie dictait, et Baruch écrivait sur un rouleau toutes les paroles de Yahvé qui lui étaient dictées.

5 Puis Jérémie donna cet ordre à Baruch : “On ne me permet pas d’entrer dans la Maison de Yahvé. Aussi tu iras avec le rouleau que tu as écrit sous ma dictée. 6 Au prochain jour de jeûne, tu liras toutes ces paroles de Yahvé devant le peuple, dans la Maison de Yahvé. De cette façon tous les Judéens qui viennent de leurs villes l’entendront aussi. 7 Peut-être leur prière montera-t-elle devant Yahvé de sorte que chacun renonce à sa mauvaise conduite, car grande est la colère, et grand le châtiment dont Yahvé a menacés ce peuple.”

8 Baruch fils de Nériya fit donc tout ce que lui avait dit le prophète Jérémie : lire ce livre et ces paroles de Yahvé dans le Temple

9 Le neuvième mois de la cinquième année de Joïaqim fils de Josias, roi de Juda, on décréta un jeûne en présence de Yahvé et l’on convoqua tout le peuple de Jérusalem ainsi que tous ceux qui pouvaient venir des villes de Juda à Jérusalem. 10 C’est alors que Baruch fit devant tout le peuple la lecture publique des paroles de Jérémie qui étaient dans le livre. C’était dans la Maison de Yahvé, dans la salle de Guémaryas, fils du scribe Chafan, dans la cour supérieure, à l’entrée de la porte-neuve de la Maison de Yahvé.

11 Mikayas, fils de Guémaryas fils de Chafan, entendait toutes les paroles de Yahvé écrites sur le livre. 12 Il descendit donc au palais royal, dans la salle du scribe. Tous les chefs étaient là : le scribe Elichama, Délayas fils de Chémayas, Elnathan fils de Akbor, Guémaryas fils de Chafan, Sidkiyas fils de Hananyas et tous les autres chefs. 13 Mikayas leur rapporta toutes les paroles qu’il avait entendues lorsque Baruch les lisait devant le peuple.

14 Alors tous les chefs envoyèrent Yéhoudi, fils de Nétanyas et Chélémyas fils de Kouchi, pour qu’ils disent à Baruch : “Prends avec toi le rouleau dans lequel tu as lu devant le peuple et viens.” Baruch fils de Nériya prit le rouleau et partit avec eux. 15 Ils lui dirent : “Assieds-toi, tu vas nous le lire.” Et Baruch en fit la lecture devant eux.

16 A mesure qu’ils entendaient toutes ces paroles, ils se regardaient l’un l’autre effrayés. Ils dirent à Baruch : “Il faut absolument que nous en parlions au roi.” 17 Puis ils interrogèrent Baruch : “Dis-nous donc comment tu as écrit tout cela ?” 18 Baruch leur répondit : “Pendant qu’il prononçait toutes ces paroles, moi, je les écrivais sur ce livre avec de l’encre.” 19 Les chefs dirent à Baruch : “Va te cacher avec Jérémie, et que personne ne sache où vous êtes.”

20 Après quoi ils déposèrent le rouleau dans la salle du scribe Elichama et allèrent trouver le roi dans la cour. Ils mirent le roi au courant de cette affaire.

21 Alors le roi envoya Yéhoudi prendre le rouleau. Yéhoudi le ramassa dans la salle du scribe Elichama et il en fit la lecture devant le roi et devant tous les chefs qui se tenaient debout autour de lui. 22 Le roi était assis dans le palais d’hiver, car on était au neuvième mois, et l’on avait allumé un réchaud devant lui.

23 Lorsque Yéhoudi avait lu trois ou quatre colonnes, le roi les déchirait avec le rasoir du scribe et les jetait dans le feu du réchaud ; tout le rouleau termina ainsi dans le feu du réchaud. 24 Ni le roi, ni ses officiers ne se troublèrent en entendant toutes ces paroles ; aucun d’eux ne déchira ses vêtements.

25 Pourtant Elnathan, Délayas et Guémaryas avaient insisté auprès du roi pour qu’il ne brûle pas le rouleau, mais il ne voulut pas les écouter. 26 Il ordonna même à Yérahméel fils du roi, à Sérayas fils d’Azriel, et à Chélémyas fils d’Abdéel, d’arrêter le scribe Baruch et le prophète Jérémie ; mais Yahvé les avait cachés.

27 Une parole de Yahvé fut alors adressée à Jérémie à propos de ce rouleau que le roi avait brûlé, où étaient toutes les paroles écrites par Baruch sous la dictée de Jérémie :

28 “Retourne acheter un autre rouleau ; et tu écriras dessus toutes les paroles qui étaient sur le précédent rouleau, celui que Joïaqim, roi de Juda, a brûlé.”

29 Tu diras ceci à Joïaqim de la part de Yahvé : Tu as brûlé ce rouleau et tu as dit : Comment as-tu pu écrire : C’est décidé, le roi de Babylone viendra et détruira ce pays ; il en fera disparaître hommes et bêtes. 30 Eh bien, voici une parole de Yahvé au sujet de Joïaqim, roi de Juda : “Aucun de sa famille ne s’assiéra sur le trône de David. Son cadavre sera exposé à la chaleur du jour et au froid de la nuit. 31 Je punirai ses fautes et celles de sa famille et de ses serviteurs, je ferai venir sur eux, sur les habitants de Jérusalem et sur les hommes de Juda tout le mal que je leur ai annoncé et qu’ils n’ont pas voulu entendre.”

32 Alors Jérémie prit un autre rouleau et le donna à Baruch fils de Nériya, le scribe. Celui-ci écrivit sous la dictée de Jérémie toutes les paroles du livre que Joïaqim, roi de Juda, avait brûlé ; il en ajouta d’autres du même style.

  • Ezéquiel 2,9
Jr 36,1

Les chapitres 36-44 pourraient s’intituler “les souffrances de Jérémie” : ce sont des aperçus sur le sort du prophète pendant les sièges de 598 et de 587 et après la destruction de Jérusalem.

Nous sommes aux dernières heures du royaume de Juda. Les événements brièvement rapportés à la fin du deuxième livre des Rois prennent un nouveau sens ici parce que quelqu’un les vit avec beaucoup de lucidité. Au milieu d’un peuple qui souffre sans comprendre, Jérémie connaît le plan de Dieu. Ce peuple qui ne croit pas et n’obéit pas à son Seigneur, doit perdre toutes ses illusions matérielles pour que les meilleurs de ses enfants parviennent à une foi plus profonde.

Néanmoins, Jérémie est accablé par le désastre de son peuple. Après avoir souffert à cause de lui, il souffre maintenant avec lui et devient l’image du Christ, l’homme de souffrances.

Baruch fils de Nériyya, était le secrétaire du roi, secrétaire aussi de Jérémie (36,26) et il est peut-être l’auteur de ces chapitres.

36 : l’épisode du rouleau brûlé se place durant le premier siège. N’oublions pas qu’à l’époque on écrivait sur des bandes de parchemin, des peaux de mouton que l’on enroulait.

37 : Sédécias a un certain respect pour Jérémie. Mais, en fait, il est à la merci de ses fonctionnaires. Ici, comme dans la passion du Christ, les gouvernants ne dirigent pas mais se laissent mener par la majorité.

JEREMIE ETAIT-IL UN TRAITRE ?

Comme l’attitude de Jérémie est étrange dans cette guerre où les Juifs défendent leur indépendance jusqu’à la mort ! Jérémie menace ses compatriotes, et non pas les Kaldéens en qui il voit l’instrument de Dieu. Jérémie conseille de se rendre et de se soumettre à la puissance ennemie. Il va jusqu’à inviter les Juifs exilés à travailler à la prospérité de leurs conquérants.

Et nous ne pouvons pas dire qu’il s’agit d’erreurs de la part du prophète puisque son attitude est inséparable de son message. Deux raisons expliquent la position de Jérémie :

— D’une part, les nationalistes juifs ne savent pas ce que Dieu veut faire avec Israël dans l’avenir. Ils ne voient que la défaite et la servitude, et ils préfèrent lutter jusqu’à la mort. Jérémie, par contre, connaît l’avenir extraordinaire que Yahvé réserve à Israël. Israël porte l’espoir du monde futur et ne doit donc pas disparaître dans un combat sans espoir.

— D’autre part, les dirigeants juifs ne regardent qu’aux apparences de la liberté et du patriotisme. Il leur semble que tout est perdu s’ils se soumettent à une autorité étrangère. Jérémie au contraire voit le cœur des hommes. Etre Juif signifie préserver l’idéal et la raison de vivre d’Israël ; être libre signifie ne servir que Yahvé. Donc, pour Jérémie, l’important est que ses compatriotes ne se laissent pas contaminer par les dieux et les fausses valeurs des Kaldéens : en comparaison, la soumission à un maître kaldéen est un moindre mal. D’ailleurs, Jérémie partage les idées exprimées dans le livre des Juges en particulier : si les Israélites préservent leur foi et observent la Loi, tôt ou tard ils retrouveront leur indépendance et reviendront dans leur patrie. En termes modernes, la pensée de Jérémie pourrait se résumer ainsi :

— Ne pas s’entêter à lutter pour des causes ou des institutions qui ne correspondent plus à un monde ayant connu des changements irréversibles et dans lequel Dieu nous appelle à une mission différente.

— Savoir que la véritable indépendance d’un peuple est son indépendance morale et culturelle. Il serait tragique que ses enfants, éblouis par un mode de vie étranger, sacrifient leurs valeurs morales traditionnelles pour adopter une culture et des méthodes de développement imposées du dehors.

Sélectionnez un verset à souligner
Sélectionnez un verset à favori
Sélectionnez un verset à partager
Sélectionnez un verset ou une note à commenter
Envoyez-nous vos commentaires sur ce verset ou cette note:

Afin de vous répondre, merci de renseigner les informations suivantes:

Sélectionnez un verset à modifier
Cliquez n'importe où sur le texte de la note pour le modifier
Cliquez n'importe où sur le texte d'introduction pour le modifier
Sélectionnez un verset à modifier ou ajoutez une liste de références
Édition de notes bibliques

Modification du titre du chapitre (dans le sélecteur de chapitre)

(lorsque vous appuyez sur Enregistrer les modifications, la page s'actualise automatiquement)

Titre actuel:

Édition d'introduction

Édition d'références

Verset sélectionné:

Références pour ce verset:

  • Pas de références
Conózcanos
Contacto
Conózcanos
Contacto