SOBICAIN

Centro Bíblico San Pablo

SOBICAIN / Centro Bíblico San Pablo

La Bible des Peuples

La tentation et le péché

1 Le serpent était le plus rusé de toutes les bêtes sauvages que Yahvé Dieu avait faites. Il dit à la femme : “Vraiment ! Dieu a dit : Vous ne mangerez d’aucun des arbres du jardin ?” 2 La femme répondit au serpent : “Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. 3 Mais pour le fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sinon vous allez mourir.” 4 Le serpent dit à la femme : “Non, ce ne sera pas la mort à coup sûr ! 5 Mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez alors comme des dieux, vous connaîtrez le bien et le mal !” 6 La femme vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, agréable à voir, et très utile pour acquérir la sagesse. Elle prit de son fruit, elle en mangea et en donna également à son mari qui était avec elle, et il en mangea. 7 Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils découvrirent qu’ils étaient nus ; ils se firent des pagnes avec des feuilles de figuier qu’ils avaient entrelacées.

8 Soudain ils entendirent les pas de Yahvé Dieu qui se promenait dans le jardin à la brise du soir. L’homme et sa femme se cachèrent de Yahvé Dieu parmi les arbres du jardin.

9 Yahvé Dieu appela l’homme et lui dit : “Où es-tu ?” 10 Il répondit : “J’ai entendu tes pas dans le jardin et j’ai eu peur, parce que je suis nu ; c’est pourquoi je me suis caché.” 11 Il dit : “Qui t’a appris que tu étais nu ? Aurais-tu mangé du fruit de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ?” 12 L’homme dit : “La femme que tu as mise avec moi m’a donné du fruit de l’arbre et j’ai mangé.” 13 Yahvé Dieu dit à la femme : “Qu’as-tu fait là ?” La femme répondit : “Le serpent m’a trompée et j’ai mangé.”

14 Alors Yahvé Dieu dit au serpent : “Puisque tu as fait cela, tu seras maudit parmi tous les animaux des champs et toutes les bêtes sauvages. Tu ramperas sur ton ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. 15 Je mettrai la discorde entre toi et la femme, entre ta race et sa race, elle te blessera à la tête, et toi tu la blesseras au talon.”

16 Il dit à la femme : “Je multiplierai les souffrances de tes grossesses ; dans la souffrance tu enfanteras tes fils ; tu ne pourras te passer d’un mari, et lui dominera sur toi.” 17 Il dit à l’homme : “Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé du fruit de l’arbre dont je t’avais interdit de manger, le sol sera maudit à cause de toi. Il t’en coûtera pour tirer du sol ta nourriture tous les jours de ta vie. 18 Il te donnera épines et chardons, et tu mangeras l’herbe des champs. 19 Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front jusqu’à ce que tu retournes à la terre, puisque c’est d’elle que tu as été tiré : tu es poussière et tu retourneras en poussière.”

20 L’homme donna alors à sa femme le nom d’Eve (c’est-à-dire la Vivante) parce qu’elle fut la mère de tous les vivants. 21 Puis Yahvé Dieu habilla l’homme et la femme avec les tuniques de peau qu’il leur avait faites.

22 Yahvé Dieu dit alors : “Voici que l’homme est devenu comme l’un de nous dans la connaissance du bien et du mal. Il ne faudrait pas maintenant qu’il étende la main et prenne également de l’arbre de vie ; car s’il en mangeait, il pourrait vivre toujours.” 23 Yahvé Dieu le renvoya donc du jardin d’Eden pour qu’il cultive le sol d’où il avait été tiré. 24 Il chassa l’homme et plaça les chérubins à l’orient du jardin d’Eden, ainsi que l’épée flamboyante et tournoyante qui gardait le chemin de l’arbre de vie.

  • Le Livre de la Sagesse 2,24
  • Evangile selon Saint Jean 8,44
  • L´Apocalypse 12,9
  • L´Apocalypse 20,2
  • Lettre aux Romains 5,12
  • L´Apocalypse 3,18
  • L´Apocalypse 16,15
  • Deuxieme Lettre aux Corinthiens 11,3
  • Michée 7,17
  • L´Apocalypse 12,7
  • Genêse 35,16
  • Evangile selon Saint Jean 16,21
  • L´Apocalypse 12,1
  • Lettre aux Ephésiens 5,22
  • Jérémie 12,4
  • Osée 4,3
  • Lettre aux Romains 8,20
  • Isaïe 11,6
  • L´Ecclésiaste (Qohélet) 2,22
  • Livre de Job 7,1
  • Les Psaumes 90,3
  • Les Psaumes 104,29
  • Livre de Job 3,1
  • Lettre aux Romains 5,12
  • L´Apocalypse 22,1
Gn 3,1

La seconde partie du récit de l’Eden nous montre la seconde face de la destinée humaine. Après le chapitre 2 qui présentait le plan de Dieu, l’homme dans l’idéal, le chapitre 3 montre la réalité, la condition présente de l’humanité, et il pose la question : à qui la faute ?

Le serpent était le plus rusé... Le serpent, créature à la fois maléfique et dotée de pouvoirs divins dans la littérature du Moyen Orient. Le mal ne vient pas de Dieu, ni d’un autre Dieu rival du premier, mais d’un personnage fort important du monde supérieur, comme Satan dans le livre de Job (Sg 2,24 ; Jn 8,44).

La tentation va se dissimuler dans la conquête de la sagesse. Rappelons-nous que l’on usait alors le verbe manger pour désigner l’apprentissage par coeur, à force de répétition, des paroles des sages : on mange les fruits de la sagesse (Pr 9,5 ; Si 24,26). L’arbre de la connaissance, c’est l’art de vivre et de réussir (voir 1 Rois 3,11), et c’est aussi la liberté de l’homme qui lui ouvre bien et mal, vie et mort (Dt 30,15). Or Dieu a placé l’homme dans une situation conflictive quand il a mis la sagesse à sa portée tout en lui disant : Tu ne toucheras pas. Il faudra d’abord qu’il renonce à s’en emparer.

Le récit distingue trois moments : la tentation, le péché et le jugement.

La tentation. Le serpent redit à l’homme ce qui est vrai: rien n’est trop grand pour lui. Mais aussi il l’amène à douter de Dieu.

Puis vient le péché. Etrange, cette conversation à trois ! La femme a désiré, et c’est l’homme qui commet le vrai péché. La femme tentatrice, n’est-ce pas la réalité, n’était-ce pas alors la réalité ? L’auteur, en ces temps lointains, avait sous les yeux l’exploitation de la femme, et l’art qu’ont les exploitées pour tirer parti de leurs seigneurs. Voyant que la souffrance était mal partagée, il en tirait la conclusion que sûrement la femme avait été infidèle la première. Mais Dieu n’acceptera pas les excuses de l’homme.

Deux détails expriment d’une manière ironique la déconvenue du pécheur : Vos yeux s’ouvriront : et ils se sont retrouvés nus. Vous connaîtrez le bien et le mal : et ils en resteront au mal.

Il y a d’autres textes bibliques concernant ces sujets :

L’ancien serpent : Sg 2,24 ; Jn 8,44 ; 2Co 11,3 ; Apoc 12,19.

Le faux concept d’un Dieu jaloux : Mi 6,7 ; Jb 10,13 ; Mt 25,24.

La révolte contre Dieu : Is 14,14 ; Ez 28,2 ; Dn 11,36 ; Lc 5,11 ; 2Th 2,4.

La tentation : Mt 4,6-25 ; Si 15,11 ; Rm 7,8 ; 1Co 10,13 ; Jc 1,13.

ADAM ET L’ENFANT PRODIGUE

Ce péché d’Adam qui ouvre l’histoire sacrée doit être revu à la lumière de l’Evangile, et plus précisément, de l’histoire de l’enfant prodigue (Lc 15,11). Cette parabole fait plus que rappeler la miséricorde infinie de Dieu pour le “pécheur” qui revient : elle nous dit ce qu’est l’aventure humaine devant Dieu, celle d’un fils prodigue. Mais tandis que dans la Genèse Adam restait sur la découverte de sa faute, dans cette parabole il découvre qu’il est fils. Jésus est le Fils, et il nous fait fils : c’est ainsi qu’il nous libère.

Gn 3,14

Le jugement de Dieu est une façon de dire ce qu’est notre condition : Adam fait sa vie loin de Dieu, dans la souffrance et les contradictions. Son mal va défigurer le meilleur de son existence :

— la mise au monde et l’éducation des enfants ;

— les relations entre mari et femme : le plus fort domine l’autre.

— le travail qui devient une nécessité et un fardeau.

Tu seras maudit. Dieu maudit le serpent, mais non pas l’homme. Le plan primitif ne peut échouer : le bonheur et la paix sont au terme, mais l’homme ne l’atteindra qu’à travers une histoire qui nous déconcerte et souvent nous semble un échec (1 Co 1,21) : ce sera la rédemption avec Jésus et par lui.

Elle t’écrasera la tête. L’auteur biblique pensait à la lente victoire du peuple de Dieu sur le mal : la descendance de la femme, toujours blessée mais conduite par Dieu vers de nouvelles espérances. Cette espérance d’une victoire définitive sur le mal anime toute l’histoire biblique ; c’est elle maintenant qui nous maintient éveillés dans un monde où tout est concerté pour nous décourager, ou pour nous droguer, jusqu’au jour où la mort règle tout.

Adam donne un nom à sa femme, promesse d’un nouveau départ mais aussi signe d’autorité. Dieu, de son côté inaugure la longue série de ses “miséricordes”, pour parler comme fera la Bible. C’est ainsi qu’il donne à Adam et Eve le pagne maintenant nécessaire à leur dignité. Mais c’est le moment de rappeler qu’il nous faut renverser l’ordre apparent du récit : le début de l’histoire, le Paradis, c’était le terme pour lequel Dieu nous a créés, et maintenant l’Adam mortel, c’est notre réalité sur terre. La faiblesse et la mort d’Adam font partie du plan de salut de Dieu. Notre vie sera une montée continuelle, de la vie d’Adam - animale et mortelle - vers la sainteté et l’incorruptibilité d’un autre Adam, le Christ (1 Co 15,45).

NE PAS TOUT PRENDRE AU PIED DE LA LETTRE

Nous avons déjà dit que l’auteur de ces pages avait emprunté ses personnages, comme le serpent, à des récits plus anciens. Il a préservé également quelques expressions étranges comme la suivante : l’homme est devenu comme l’un de nous... qui lui venaient directement de la légende païenne : là les dieux voulaient éviter à tout prix que les hommes leur fassent concurrence. De même les chérubins et l’épée flamboyante font allusion à des figures postées à l’entrée des villes, pour les préserver des esprits du mal. Ici, ces images montrent que l’humanité est “sous la colère de Dieu” (Eph 2,3), c’est-à-dire que les hommes sont en attente d’une réconciliation avec Dieu

LE PECHE ORIGINEL

On ne reparlera plus d’Adam et de son péché dans aucun livre de l’Ancien Testament (sauf une brève allusion en Sg 10,1 ; Sir 25,24 est un peu une plaisanterie). Mais ce qu’enseigne cette histoire, à savoir que nous tombons tous, avec du plus et du moins, dans l’infidélité à Dieu, on le retrouve de mille manières. C’est Israël, choisi par Dieu, qui se fait un veau d’or (Ex 32) ; c’est Moïse, le grand Moïse, qui doute de Dieu et ne lui répond pas (Num 20) ; c’est David, l’élu de Dieu, meurtrier et adultère (2Sam 11) ; c’est le royaume d’Israël qui se divise, à peine commencé (1Rois 12). Et chaque fois, c’est la même conclusion : Dieu maintient ses promesses, mais tout l’avenir sera marqué par la souffrance et par la mort.

Le péché d’Adam, ce n’est donc pas un autre péché, plus ancien que nos révoltes et qui s’ajouterait, sans que nous le voulions, à nos propres fautes, c’est une autre manière de regarder le péché dans notre race. Voici ce que l’auteur a compris en regardant cette histoire : nos péchés ne sont pas les péchés d’individus isolés, bien plus, le péché est là dans tout éveil de la conscience humaine. Chacun de nous, dès sa naissance et dès avant sa naissance a baigné dans un monde d’ignorance de Dieu (Ps 51,7) : ses proches, sa culture, ses premières expériences lui ont enseigné le péché.

Pas un mot d’Adam et de son péché dans les évangiles : juste une allusion au démon homicide en Jn 8,44, et rien dans l’ensemble du Nouveau Testament - s’il n’y avait pas la Lettre de Paul aux chrétiens de Rome. Mais là, cette histoire revient au premier plan : voir à ce sujet le commentaire de Rom 5,12.

Ce texte important de Paul (Rom 5) est à la base des affirmations chrétiennes sur le “péché de la race humaine” qu’on appellera ensuite le “péché originel”. L’affirmation est double : d’une part, nous sommes tous solidaires dans une révolte contre Dieu (Rom 5,10) qui laisse ses traces d’âge en âge ; d’autre part, aucun de nous n’est naturellement enfant de Dieu : tous nous avons besoin d’une réconciliation (Ep 2,12), il faut que Dieu fasse le premier pas et nous sauve, par le Christ.

Tout cela va très au-delà de ce que disait l’ancien récit : c’est une façon de le relire à partir de la foi dans le Christ et dans le salut qu’il apporte au monde. Mais on n’a pas abandonné pour autant les intuitions de la Genèse. Comme nous l’auteur cherchait à répondre à la question : pourquoi y a-t-il du mal dans le monde ? et pourquoi les fils d’Adam sont-ils pécheurs ?

Il a répondu que le mal vient de la désobéissance à Dieu, mais il dit tout aussi clairement : le mal est venu d’un personnage très important dans la création. Déjà nous rencontrons, dans les premières pages de la Bible, cette affirmation qui aujourd’hui fait rire bien des chrétiens : le monde est sous le contrôle d’un Satan, ou Diable, ou Démon, celui que Jean appelle “le gouverneur de ce monde” (Jn 12,31 ; 14,30) ; nous parlerions d’une super-puissance spirituelle associée à l’oeuvre de Dieu Créateur.

Paul se trompait-il quand il affirmait que le plan de Dieu, avec la venue de son Fils fait homme, bipède et terrien, et supplicié, était un scandale pour toute créature, en commençant par les puissances occultes ou lumineuses qui gèrent ce monde (1 Cor 1,8 ; Col 2,15) ? De là viennent ces anciens récits de catéchèse, un peu poussiéreux sans doute après tant d’années, mais fidèles échos du message de Jean (Ap 12), où l’on affirmait que le “péché des anges” avait été d’abord la révolte du plus grand des êtres spirituels, une révolte en voyant que Dieu allait le court-circuiter, venant s’enraciner au point le plus bas de l’univers pour, de là, “élever tout à lui” (Jn 12,32).

LA FEMME - L’IMMACULEE CONCEPTION

Quand l’auteur de la Genèse parlait de la descendance de la femme, il pensait au combat de l’humanité, constamment blessée et finalement victorieuse, contre le mal. Mais par la suite, les auteurs bibliques font de plus en plus allusion à un vainqueur, le Fils de l’Homme, qui livrera le combat décisif.

La femme est donc d’abord l’humanité, fécondée par la grâce de Dieu, qui donne le jour au Sauveur, “son” sauveur (Is 45,8). Nous la retrouverons dans Ap 12. Cette image de la Femme pourra s’appliquer à Marie tout autant qu’à l’Eglise, puisque l’une et l’autre sont entrées pareillement dans un mariage divin. Jésus est né de Marie ; et l’Eglise est la mère de tous ceux qui re-naissent de l’eau et de l’Esprit : ils deviennent ainsi membres du corps du Christ qui s’étend peu à peu à tous les hommes.

Lorsque les artistes représentent Marie écrasant la tête du serpent, cela encore a un sens. L’Eglise croit, depuis les premiers siècles, que Dieu l’a préservée du mal qui frappe notre race. Dieu n’a pas voulu qu’existe pour Marie, entre le premier instant de sa conception et la première manifestation de Dieu en elle, cette période où la liberté humaine est victime du péché de la race humaine et s’affirme en se déformant. Aussi, dès le début, Dieu lui a concédé la plénitude de sa grâce et toute sa vie s’est développée dans la perfection de l’esprit filial. Ce privilège de Marie est ce que nous appelons “l’Immaculée Conception”.

Marie est la créature parfaite, inséparable du Fils de la femme, Jésus Christ. Dieu l’a placée au milieu d’une foule de pécheurs pour qu’elle les aide. Une femme (Jn 2,4 ; 19,26) est le modèle de tous ceux qui obtiendront le salut ; Marie est la nouvelle Eve.

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